Bien sûr, ce n’est pas le seul site naturel pris d’assaut en ce moment. N’empêche, depuis le déconfinement, le marais audomarois fait partie des lieux les plus fréquentés de la région. Je l’ai vérifié l’autre jour, en faisant la balade (privatisée) proposée par Ô Marais by Isnor, à Clairmarais. Il faut dire que cette zone humide exceptionnelle, la plus importante du Nord/Pas-de-Calais, répond à toutes les envies de nature et de liberté. Un bacôve traditionnel, un guide, une (grosse) heure devant soi et hop, c’est parti !
Sinon, dans le marais audomarois, on rencontre pas moins de 220 espèces d’oiseaux ! Des hérons cendrés et des blongios nains, des grèbes huppés et des sarcelles d’été… Ouvrez vos oreilles, le concert est permanent.
Vous allez me dire que je me répète et ce n’est pas faux. Le marais audomarois, comme d’autres sites, figurait depuis un bon moment sur la « short list » de mes priorités, sans jamais se retrouver en tête. Il a fallu une jolie rencontre au salon Tourissima et un long confinement pour que, d’un coup d’un seul, je décide de répondre à l’invitation d’Ô Marais by Isnor à Clairmarais.
En ces temps post Covid-19, il s’agissait d’une visite privatisée, dont vous trouverez le détail plus bas. J’ignore combien de temps elle sera proposée mais ce que je sais, c’est que vous trouverez forcément chaussure à votre pied, tant l’offfe d’Ô Marais by Isnor est large et diversifiée.
Un bacôve, pas une !
Rendez-vous donc à Clairmarais, à l’embarcadère d’Isnor, où plusieurs types d’embarcations sont proposées pour explorer le marais audomarois. Pour nous, ce sera un bacôve (naturellement j’aurais plutôt dit « une », erreur ô grossière erreur !) pour une balade privatisée d’une bonne heure.
De toutes mes photos, je pense que c’est celle-ci, faite par Anafi le petit drone, qui montre le mieux ce qu’est cette embarcation traditionnelle.
Cette large barque à fond plat mesure 8 à 9 mètres de long et pas loin de 2 mètres de large. Elle peut transporter des tonnes de chou-fleur, un vrai camion de maraîcher ! Mais là, Ô Marais by Isnor a préféré y installer des bancs, histoire de rendre la promenade confortable.
On quitte la halte fluviale, on passe le pont Saint-Bernard et voici que Jessy, notre guide, nous emmène sur la Grande Meer. Au total, cinq petits kilomètres de balade sur les wateringues, dans un réseau de voies d’eau qui approche les… 700 km, sur 37 km2 !
Naviguer sur la Grande Meer
À l’origine vaste marécage, le marais audomarois a été façonné par l’homme, qui continue à l’entretenir avec soin. Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire de son aménagement, depuis les moines du VIIe siècle. Retenez juste que ce marais, c’est de l’entretien et un curage régulier, si on ne veut pas que la nature reprenne (complètement) ses droits.
On avance, on avance, croisant d’autres embarcations, le plus souvent à rames, parties elles aussi explorer le marais audomarois.
Toujours sur la Grande Meer, on s’apprête à traverser le large canal de Neuffossé. Aucun cargo en vue (oui, oui, il y en a…), ouf. On peut passer tranquillement les deux ponts pour arriver sur le territoire de Saint-Omer.
Une vie loin du monde
Au fil de l’eau, on découvre quelques maisons et gîtes, cachés dans les arbres, avec une embarcation à leur pied. Même si c’est super « instagramable », ces barques ne sont pas là pour faire joli mais pour desservir des habitations sans aucun accès à la route ! J’ai lu qu’elles sont plusieurs dizaines à n’être ainsi accessibles que par voie d’eau. Même le facteur vient livrer le courrier en bateau, c’est dire…
Je rêve quelques instants à cette vie hors du commun, coupée du monde, en pleine nature. Le temps d’en entrevoir toutes les contraintes… et de revenir sur terre.
Le plein de légumes
Le bacôve continue à glisser sur l’eau, dans un océan de nature. Cette réserve de biosphère, classée Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, abrite pas moins du tiers de toutes les plantes aquatiques françaises ! Parmi lesquelles de superbes nénuphars croisés ça et là…
Sinon, dans le marais audomarois, on rencontre pas moins de 220 espèces d’oiseaux ! Des hérons cendrés et des blongios nains, des grèbes huppés et des sarcelles d’été… Ouvrez vos oreilles, le concert est permanent.
Un peu plus loin, on repasse le canal de Neuffossé et on entre dans la partie cultivée du marais audomarois, dernier marais maraîcher de France ! Tout un réseau de petits watergangs dessert des parcelles très fertiles, qui produisent carottes, oignons, endives, salades, poireaux, cresson, navets et j’en passe. Mais la star, c’est toute la famille du chou, à commencer par le beau gros chou-fleur d’un blanc étincelant.
Un marais audomarois
vert émeraude
J’aurais beaucoup aimé croiser des maraîchers, sillonnant les watergangs avec leur cargaison de chou-fleur. Mais pas le moindre bacôve à l’horizon. Ni le moindre étal, devant une maison, où j’aurais pu acheter des légumes frais. C’est vrai que c’était jour de fête… Dommage car mon frère Vincent m’avait dit qu’il y avait acheté les meilleurs légumes de sa vie. Tout ce que j’ai vu, c’est un maraîcher au travail… de loin.
Avant de tourner à droite pour revenir vers le canal, on croise une réplique miniature du Moulin rouge. Autrefois guiguette (avec les danseuses qui vont avec…) puis resto, il sert aujourd’hui d’enseigne à un gîte, m’a dit Jessy.
Pendant toute la balade, Anafi le petit drone nous a accompagnés, à diverses hauteurs. Je vous donne donc quelques clichés, comme ça, sans plus de blabla, juste pour la beauté des lieux…
Réserve naturelle du Romelaëre
Rentrés au port, nous avons, après le pique-nique, repris la voiture jusqu’au parking de la Grange Nature. C’est le meilleur endroit pour partir explorer la réserve naturelle du Romelaëre, joyau naturel dans le prolongement du marais audomarois. Du XVIIIe au XXe siècle, plusieurs dizaines d’hectares ont été creusés pour extraire la tourbe, ce qui a donné les étangs de cette « réserve naturelle nationale ».
Ce poumon vert, géré par le Département du Pas-de-Calais, est particulièrement bien aménagé, avec une passerelle en bois qui permet de se balader en toute sécurité dans la réserve.
Voici pour finir la carte prêtée par Ô Marais by Isnor aux navigateurs solitaires… Vous y verrez le circuit effectué lors de notre balade, qui relie les points 119, 117, 116, 115, 101, 105, 120, 124, 123, 115, 116, 117 et 119.
Le marais audomarois
avec Ô Marais by Isnor en pratique
Halte fluviale, 3 rue du Marais, 62 500 Clairmarais
03 21 39 15 15
Pour cette période post Covid-19, une visite privatisée d’une heure, avec guide, pour 1 à 10 personnes venant ensemble, a été mise en place pour un prix de 144 €.
Pendant tout le mois de juin 2020, une promo permet de faire cette visite pour un tarif de 120 € (sur le site www.isnor.fr dans la rubrique Actualités New !).
Également visite libre du marais en barque électrique, barque à moteur, barque à rames ou canoë…
Toutes les visites sur www.isnor.fr
Sur place, tables de pique-nique, brasserie La Baguernette, parking, aire pour camping cars…
Pensez à réserver !
J’ai été invitée par Ô Marais by Isnor, merci à eux.
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7 Commentaire(s)
Bonjour Anne, j’adore vos chroniques.
Merci, c’est un vrai bonheur !
Ça donne à chaque fois très envie d’aller explorer tous ces lieux.
Bonne continuation ;-))
Juliette
Vous êtes trop gentille Juliette ! Comme vous le savez sans doute, je teste tout, je retiens ce qui m’a plu et j’essaye de donner envie à mes lecteurs de faire ces mêmes balades. Merci en tout cas de me lire…
Bonjour,
Pouvons nous faire du kanoe sur le marais avec notre propre kanoe svp?
Merci bonne journée.
Frédéric.
Désolée Frédéric, mais je ne peux pas vous répondre. Merci de contacter Ô Marais by Isnor pour avoir la réponse. Bonne balade dans le marais !
Bonjour , oui il est possible de faire du canoé dans les marais Cdt
Superbe j’aime cette nature elle est unique merci à vous bonne journée amitiés
Merci Jean-Claude de votre commentaire. Comme vous avez dû le lire, on trouve un tiers des plantes aquatiques présentes en France dans le marais ! Belle journée