Rouen, une belle endormie, qui se contente de charmer avec sa vieille ville et ses maisons à pans de bois ? Non, vous n’y êtes pas du tout ! Les nouveautés culturelles sont légion à Rouen, offrant d’originales manières de découvrir la capitale normande. Vous êtes plutôt street art ? Plutôt sportif et en même temps curieux ? Vous préférez les vieilles pierres ? Les lieux alternatifs ? Vous êtes plutôt littéraire ? Rouen a tout ce qu’il faut en magasin. Et même une furieuse envie de devenir Capitale européenne de la Culture en 2028…
La friche Lucien fait partie des nouveautés culturelles qui cartonnent, à Rouen ! Après une saison #2 interrompue en octobre, elle vient de rouvrir ses portes et propose un alléchant programme pour toute la saison.
1. En mode street art
avec Rouen Impressionnée
Vous la pensez bien comme il faut, même un peu bourgeoise sur les bords ? Rouen casse son image avec Rouen Impressionnée, un festival d’art urbain qui a battu son plein de fin juin jusqu’à la mi-novembre 2020. Trop tard alors pour faire connaissance avec cet événement ? Non, pas du tout, puisque la majeure partie des œuvres réalisées resteront dans le paysage urbain. Cette année, on se met donc en mode explorateur urbain, cap sur la rive gauche, entre les quartiers Saint-Sever et Grammont. Dix-huit nouvelles œuvres font partie des nouveautés culturelles à Rouen. En voici un échantillon…
Miroir Palmier, collectif HSH
MJC Rive gauche, place de Hanovre (rive gauche)
Sur le thème « Et si la MJC était… », le collectif HSH a réalisé cette fresque colorée, en s’inspirant des réponses des usagers. Et ça change tout, non ?
Vertigo, Claude Blo Ricci
arcade place de Hanovre, devant métro Saint-Sever
Entre MJC et station de métro, le muraliste français Claude Blo Ricci réenchante le quotidien avec ses couleurs et calligraphie. Il paraît qu’il dansait avec son pinceau… Moi j’aime assez et vous ?
Voyage, Roid
avenue de Bretagne et place Saint-Sever (rive gauche)
On est là devant le travail d’une star mondiale du graffiti, le Britannique Roid. Courant sur la façade de l’ancien local de France 3, elle s’intitule et écrit à la fois le mot Voyage. Joyeux comme un départ en Voyage !
Steps, Savati
lycée Blaise Pascal, rue de l’Abbé Lemire (rive gauche)
Dix-huit vignettes, dix-huit collages et l’artiste rouennais réussit son pari. Transformer la sinistre façade du gymnase du lycée Blaise Pascal en une grande BD. Éphémère mais chouette.
Renaissance, Ratur
94 rue Saint-Sever (rive gauche)
On trouve son travail en galerie à Los Angeles, excusez du peu… et sur un mur de la rue piétonne Saint-Sever. Fabuleux coloriste, l’artiste havrais Ratur apporte un peu de présence féminine dans un quartier très (trop) masculin. Un peu de militantisme aussi caché sous des feuilles d’oranger du Mexique…
Sans Titre, Manolo Mesa
68 rue de Lessard (rive gauche)
Clin d’œil de Manolo Mesa au passé céramiste du quartier Saint-Sever. L’Espagnol a reproduit ici une « chevrette » d’apothicaire typiquement rouennaise, vue au musée local de la Céramique. C’est inattendu, c’est coloré, c’est parfaitement réalisé, moi j’adore !
L’Autre Possible, Olivia Paroldi
28 rue Lessard (rive gauche)
Trois portes en bois de garage, voilà le support d’Olivia Paroldi, graveuse et artiste affichiste cannoise. Une ode à l’enfance et quelques grammes de poésie pour transformer la rue en galerie à ciel ouvert.
2006250942, Nélio
1 rue des Platanes (rive gauche)
On est là dans le grand, le très grand, le gigantesque même. Sous les couleurs de Nélio, touche à tout autodidacte ardéchois, les tristes immeubles changent de mine. Comme un sourire qui dure, qui dure… Et sans masque en plus !
Sur le Palais de justice (place du Maréchal Foch et rue Saint-Lô), Jan Vormann (rive droite)
Il fallait y penser ! Des Lego® dans les blessures du Palais de justice, meurtri par les obus pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est l’idée assez géniale de Jan Vormann, probablement inspiré par ses origines franco-allemandes. Ce ne sera pas éternel mais c’est formidable quand même !
Plus d’info sur www.rouenimpressionnee.fr
Un dépliant avec tout le parcours 2020 est disponible à l’office de tourisme.
2. En mode histoire et patrimoine,
à l’Aître Saint-Maclou
Je ne vous dirai pas que c’est l’endroit le plus « fun » de Rouen, vous ne me croiriez pas ! N’empêche, il serait dommage de vous priver de la visite de la dernière des nouveautés culturelles de Rouen, à savoir l’Aître Saint-Maclou. Inauguré en juin dernier après deux ans de travaux, il propose une découverte étonnante, à la fois historique et patrimoniale.
Comme vous sans doute, je ne savais pas ce qu’était un aître avant mon petit séjour dans la cité normande. Eh bien c’est le nom qu’on donnait aux cimetières au Moyen Âge, ici le cimetière paroissial de Saint-Maclou (une très jolie église, soit dit en passant).
Ce lieu unique en Europe, vieux de plus de six siècles, ne comportait au départ que des fosses communes et individuelles dans le grand carré ou cour, si vous préférez.
La ronde des morts et des vivants
Mais au XVIe siècle, on a construit des galeries pour abriter un ossuaire. Le principe ? Quand le grand carré (qui ressemblait à une place publique, sans stèles ou presque) était plein, on déterrait les os pour les mettre dans l’ossuaire, histoire de faire de la place aux nouveaux arrivants… Je vous avais prévenus que ce n’était pas un sujet très rigolo…
Après la désaffection du cimetière vers 1790, le lieu a abrité des écoles catholiques puis les Beaux-Arts, jusqu’en 2014 !
Tout ceci étant dit, l’Aître Saint-Maclou vaut notamment la visite pour sa Danse macabre. Dans cette farandole, morts et vivants dansent au sommet des colonnes de pierre. Même très abîmés, piliers et colonnes regorgent de messages et de symboles, comme un jeu de piste vers l’au-delà…
Une Galerie des Arts du feu…
Sur place, ne manquez pas une autre des nouveautés culturelles à Rouen, la Galerie des Arts du feu. Outre l’atelier des céramistes, où deux pros dévoilent leur savoir-faire devant le public, et la salle pédagogique où s’initier au travail de l’argile, on y trouve une bien jolie boutique des métiers d’art.
On y propose le travail de céramistes, de verriers mais aussi de forgerons, normands pour la moitié d’entre eux. Sûr que j’y aurais trouvé sans problème de quoi faire plaisir et me faire plaisir…
Sinon, l’expo permanente regroupe elle aussi de jolies choses. Des objets en céramique, en verre ou en métal, tous des pièces uniques de créateurs.
… dans cette Normandie,
terre de céramistes
Mais la toute dernière des nouveautés culturelles à Rouen est ce parcours ludo-scientifique autour des différentes utilisations de l’argile.
« Normandie, terre de céramistes » pourrait être le titre de ce parcours interactif qui réserve bien des surprises.
Voici le tout nouveau café Hamlet
Attendu depuis un moment, il vient d’ouvrir ses portes, pour le plus grand plaisir des épicuriens, amateurs de belles et de bonnes choses. Le café Hamlet est un lieu gourmand, un poil gastronomique mais pas inaccessible non plus. Et très déco en plus ! Ses concepteurs ? Le patron de l’emblématique brasserie Paul et le chef Gilles Tournadre, de Gill, la table doublement étoilée de Rouen. C’est dire…
L’Aître Saint-Maclou, 186 rue Martainville 76000 Rouen
https://www.aitresaintmaclou.fr
Café Hamlet
www.cafe-hamlet.fr
Galerie des Arts du feu, 186 rue Martainville, 76000 Rouen
02 76 78 18 83
www.galeriedesartsdufeu.fr
3. En mode sportif avec Run & Visit
Vous êtes à la fois sportif(ve) et curieux ? Les visites de Run & Visit pourraient bien vous plaire ! Parmi les différentes nouveautés culturelles à Rouen, celle lancée par Laurence Catel a tout de la bonne idée. À la fois diplômée en lettres classiques et en archéologie mais aussi éducatrice sportive, la jeune femme a conçu ses visites au pas de course. Mais elle propose aussi des parcours en marche rapide, ce qui est tout de suite plus accessible.
J’ai eu l’occasion de tester un parcours en marche rapide autour de Gustave Flaubert, synthèse entre sport, littérature et histoire locale… Mais il y en a aussi sur Jeanne d’Arc, les Vikings ou les Impressionnistes… plus une dizaine d’autres !
Toujours pour le prix très raisonnable de 7 €.
Run & Visit https://runandvisitrouen.com
4. En mode alternatif
avec la friche Lucien
Vous connaissez la gare Saint-Sauveur à Lille, haut lieu culturel depuis Lille2004 ? Eh bien la friche Lucien, c’est presque pareil. C’est un lieu culturel et un bar éphémères en plein cœur de Rouen. C’est un ancien site ferroviaire comme Saint-So. Et, en plus, la friche Lucien est voisine de l’ancienne gare Saint-Sever de Rouen. À trois lettres près…
La friche Lucien fait partie des nouveautés culturelles qui cartonnent à Rouen ! Après une saison #2 interrompue en octobre, elle vient de rouvrir ses portes et propose un alléchant programme pour toute la saison.
Récup, circuits courts
et événements à la pelle
La friche Lucien est pile poil dans la tendance du moment. Ses installations ont été construites avec 27 containers et plus de 1000 palettes !
Elle adore la récup et les objets chinés.
Son coin resto aime les circuits courts, les recettes anti-gaspi et affiche le label Eco Table.
Si vous allez à Rouen, allez faire un tour sur leur site pour savoir ce qui s’y passe. Car il s’y passe toujours quelque chose, entre soirées, concerts, cirque, théâtre…
Friche Lucien, place Carnot 76100 Rouen
Rouen-Normandie,
Capitale européenne de la Culture 2028 ?
Ce n’est pas nous, Lillois, qui allons jeter la première pierre à Rouen, qui rêve de devenir Capitale européenne de la Culture 2028 ! Nous le savons bien, cet événement peut vous changer, durablement et en profondeur, l’image d’une ville…
La décision est attendue (à priori) en 2024. Autant dire qu’il reste un peu de temps d’ici là pour fourbir les armes et lancer d’autres nouveautés culturelles à Rouen, histoire de prouver, si besoin était, le dynamisme de la cité normande.
2021, l’année Gustave Flaubert
Bien plus près de nous, Rouen fête en cette année 2021 le Bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. De nombreuses manifestations sont prévues sur tout le territoire de la Seine-Maritime, notamment dans les sites et musées départementaux.
Je peux vous dire qu’il y a une expo Madame rêve en Bovary, ouverte jusqu’au 14 novembre, à la Maison Marrou et à l’Opéra de Rouen. Ainsi qu’une expo en deux volets sur le thème Voyage(s) en Orient, ouverte jusqu’au 14 juillet puis du 1er août au 31 octobre, au musée Victor-Hugo à Villequier.
Flaubert se déclinera aussi côté jardins, dans les jardins de l’abbaye Saint-Georges de Boscherville, ceux de l’abbaye Saint-Georges, au théâtre antique de Lillebonne et dans les jardins du musée Victor-Hugo à Villequier.
Sans compter le menu Flaubert mis à la carte par de nombreux restaurateurs et plein d’autres choses inspirantes…
Tout le programme sur www.seinemaritime.fr/flaubert21
Où dormir à Rouen ?
Hôtel littéraire Gustave Flaubert
Pour rester dans la thématique Flaubert, voici un hôtel vraiment charmant, dont je vous avais déjà parlé… sans y avoir dormi. Mais cette fois, c’est chose faite. J’ai passé une nuit à l’hôtel Gustave Flaubert, caché au fond d’une cour pavée, à deux pas de la place du Vieux Marché (là où Jeanne d’Arc aurait été brûlée). Ce 4* Best Western rend hommage à l’écrivain, né et mort dans cette bonne ville de Rouen.
Membre de la Société des Hôtels littéraires, c’est « the place to be » pour ceux qui aiment Flaubert mais aussi les belles lettres en général. Il y règne un petit côté romantique, qui aurait bien plu à l’auteur de Madame Bovary.
La bonne (et même excellente) idée de l’hôtel littéraire Gustave Flaubert ? Avoir affiché un court extrait d’un roman de l’auteur, au-dessus de chaque lit. Au-dessus du mien, ce poétique extrait de L’Éducation sentimentale, qui m’a donné illico envie de relire ce monument de la littérature française.
M. Flaubert règne sur le coin bibliothèque, grâce au moule de la statue originale, qui trône place des Carmes.
Hôtel littéraire Gustave Flaubert en pratique
33 rue du Vieux Palais, 76000 Rouen
02 35 71 00 88
Où se renseigner ?
J’ai été invitée par Seine Maritime Attractivité et par Rouen Tourisme, merci à eux !
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