Comment j’ai fait aménager une salle de bains de star… des années 30

Je vous l’ai avoué dans le premier article intitulé « Ma maison au nord, je vous raconte tout » : je n’aimais pas, mais alors pas du tout, sa déco au moment de l’achat. Et encore, quand je dis déco, je suis gentille… La salle de bains ne faisait pas exception à la règle. Alors voilà comment je l’ai transformée… ou plutôt fait transformer par quelques artisans magiques…

J’appelle l’électricien, qui avait déjà plié bagages. Il avait tout bonnement oublié de poser l’interrupteur !  Rudy m’expliquera plus tard que l’homme avait un chagrin d’amour qui occupait tout son esprit…

Les travaux auraient pu commencer plus tôt. Mais je m’étais dit que cela serait mieux d’attendre le printemps. Refaire une salle de bains est toujours un gros chantier et avec ma petite équipe d’artisans on avait fixé la date du 12 mars pour commencer. Le 12 mars, les jonquilles sont en fleurs dans le jardin et cela fleure déjà bon le printemps.
J’avais tout prévu sauf cela. Une tempête de neige dans la nuit. Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais au matin on n’en croyait pas nos yeux. C’était en 2013, le 12 mars donc.

Bon, ce n’est pas un énorme tas de neige qui allait arrêter Fabrice, mon plombier-chauffagiste préféré, et Rudy, mon cher carreleur. Avec le temps, j’ai d’ailleurs oublié lequel des deux est intervenu le premier. Sans doute Rudy puisqu’il s’agissait de faire sauter les horribles carrelages que je supportais depuis 12 ans et quelques mois. Ils étaient d’un gris clair moucheté et très brillants. Mais le pire était cette fresque, si on peut dire, au-dessus de la baignoire.

Des montagnes, une rivière, un pont, un village, des arbres, il ne manquait rien et « l’artiste » qui avait commis la chose s’était plutôt fait plaisir…Je n’ai pas de photo de la salle de bains telle que nous l’avions trouvée en arrivant. Je sais seulement qu’il y avait un seul lavabo au milieu du mur principal et quel lavabo ! Un petit truc de rien du tout, sexy… comme un lavabo passé de mode.

Tout ce qu’il me reste, c’est cette photo après quelques travaux entrepris rapidement dès l’achat de la maison. On avait fait l’acquisition de deux lavabos années 30 chez Emmaüs pour une bouchée de pain, 100 F pièce si mes souvenirs sont bons. Eh oui, on était encore au siècle dernier.
Ces deux lavabos, deux lampes au look un peu rétro, un nouveau rideau de douche, un miroir au-dessus de la baignoire, et le tour était joué. Cette horrible salle de bains était déjà un peu moins moche…

Mais revenons-en aux gros travaux de mars 2013. Rudy a donc déshabillé tous les murs, tandis que Fabrice a dû revoir la plomberie. Enfin j’imagine car je n’ai plus trop de souvenirs de tout cela. La seule chose dont je me souviens, c’est que les travaux qui devaient durer deux à trois semaines se sont étirés sur plus d’un mois je crois. Peut-être même cinq semaines. Vous imaginez un mois sans salle de bains ? Je suis devenue experte en toilette dans une bassine. J’ai chauffé des dizaines de litres d’eau. J’ai demandé l’asile sanitaire à mes chers voisins, qui m’ont volontiers prêté leur douche. Je suis allée à la piscine. Et j’ai même réservé une chambre d’hôtes à Bruges, où je me suis immergée dans une jolie baignoire. Un luxe indécent !

Ma salle de bains n’étant pas trop petite, j’avais d’abord envisagé de faire une douche et une baignoire séparées. Mais cela aurait occupé beaucoup d’espace, sans compter qu’on aurait dû passer la tuyauterie dans le sol. Finalement, après pas mal de recherches et d’hésitations, j’ai opté pour une baignoire qui fait aussi douche.

Un peu plus de 700 € HT, sans le pare-bain et surtout la robinetterie hors de prix. C’est vrai qu’il s’agit d’un robinet « Raindance Select bain/douche». Et qu’une belle danse de la pluie n’a pas de prix…
Pour en revenir à la baignoire, j’ai adoré sa forme, sa petite marche en bois et aussi le fait qu’on puisse s’y mettre à deux, grâce à sa largeur de près d’un mètre, du plus grand côté.

Entre temps, Rudy avait posé le carrelage par terre, de grandes dalles noires de 60 X 60 cm. De fabrication italienne et pas données côté prix (73 € le mètre carré hors taxes, j’ai vérifié la facture), elles imitent très joliment la pierre bleue de Soignies. En moins fragile.

Au mur, j’ai opté pour des carrelages de ciment beiges (71 € le mètre carré), avec une frise noire et beige plus foncée, qui a indéniablement un côté Art déco.

L’ensemble a de l’allure mais si c’était à refaire, sûr que je ne referais pas. Il a en effet fallu passer plusieurs couches de produit imperméabilisant sur les carreaux. Et assez régulièrement, il faut (ou il vaut mieux) renouveler l’opération. Une petite galère dont je me passerais bien.
Je ne regrette en revanche pas le choix de la baignoire même si Fabrice le plombier m’a maudite en la posant. Avec son charmant petit accent belge (il est né de l’autre côté de la frontière), il m’a dit avoir pensé acheter la même. Au départ, car il a vite renoncé après avoir posé la mienne…

Après ces gros travaux, le menuisier a réalisé un coffrage pour cacher les tuyaux, tandis que l’électricien a installé une VMC hydro silencieuse et a mis trois spots basse tension dans le plafond.
Exit mes lampes de part et d’autre des lavabos. L’une d’elle était trop près de la baignoire et la législation, qui se mêle décidément de tout, l’interdit désormais.
Deux interrupteurs avec prise ont en revanche été installés. L’un sur le mur en face, l’autre à gauche du lavabo. Seulement voilà, un soir en rentrant du travail, je constate que si le premier est bien en place, celui près du lavabo n’existe pas. J’appelle l’électricien, qui avait déjà plié bagages. Il avait tout bonnement oublié !  Rudy m’expliquera plus tard que l’homme avait un chagrin d’amour qui occupait tout son esprit…

Entre temps, mais ne me demandez plus exactement quand, j’ai déniché sur Le Bon Coin un superbe lavabo Art déco. Il venait d’une jolie maison à Béthune, où j’étais allée le chercher. Je l’ai payé 180 €, plutôt une aubaine. Il est en effet dans un super état et vraiment plein de charme. La touche finale pour cette salle de bains que j’ai voulue aussi Art déco que possible…

Ne restait plus alors qu’à attendre Pierre, le peintre. Cela n’avait pas été très difficile de choisir la teinte pour les murs. Je m’étais contentée de prendre un taupe un peu plus foncé que les carreaux de ciment.

Mais c’était compter sans cette idée de génie qui m’a traversé l’esprit un matin. Et si je mettais du noir sur le petit bout de mur à droite des carreaux muraux ? Cela donnerait du style et du contraste. Pierre a trouvé l’idée bonne. Il a peint le petit bout de mur dans un joli noir mat et c’était superbe. Mais je n’ai toujours pas compris pourquoi il a peint les fenêtres en face dans un noir super brillant… J’ai donc dû l’attendre un matin avant de partir au boulot et lui demander de bien vouloir les repeindre dans le même noir mat que le mur. Non mais !

Pour compléter le tout, j’ai remis au-dessus du lavabo le miroir Art déco, acheté chez un petit brocanteur pendant mes années touquettoises.
Mais surtout, j’ai chiné une magnifique petite armoire 1930 chez Bruxelles Antiques à Ennevelin. Je vous reparlerai un jour prochain de cette adresse bourrée de charme, en pleine campagne, dans la métropole lilloise.
Un vrai coup de bol, tant cette armoire vitrée est pile poil ce dont j’avais besoin pour ranger mes produits de beauté et mes petites affaires. Comme quoi, il y a un dieu pour celles qui se lancent dans un chantier de salle de bains !

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