Le printemps qui pointe le bout de son nez vous donne des envies de balade ? Sans vous faire oublier que vous êtes, depuis trop longtemps, en mal de culture ? Si vous avez répondu deux fois « oui », alors filez à Roubaix ! Deux balades street art y sont proposées, dont l’une dans le quartier du Pile. Avec ma copine Coralie, nous avons arpenté les deux petits kilomètres autour de la Condition Publique, pour découvrir fresques monumentales et œuvres plus modestes qui font parler les murs. Voici mes préférées… et quelques autres aussi.
Mais est-ce une raison pour ne pas aimer cette délicate fresque de Ted Nomad, véritable carte de visite du street art à Roubaix, qui va comme un gant à ce pignon surplombant un jardin urbain ?
Pourquoi j’ai choisi le quartier du Pile ?
Deux balades street art à Roubaix, dont la plus longue dans le centre-ville. Mais alors pourquoi ai-je choisi l’autre, celle dans le quartier du Pile ? Parce qu’elle est pile dans l’esprit du street art !
Notamment à cause de la Condition Publique, implantée au centre du quartier et véritable cœur battant de l’art mural à Roubaix !
C’est là, entre ces murs historiques, qu’avait été organisée, en 2017, l’exposition « Street Generation(s), 40 ans d’art urbain ».
Elle avait attiré 50 artistes emblématiques et 43 000 visiteurs, un véritable événement ! Qui avait laissé des traces durables puisque murs et toits voisins s’étaient couverts, comme par magie, d’œuvres colorées.
Mais le street art à Roubaix, dans ce quartier du Pile, c’est aussi le fait du festival Expériences Urbaines, plus connu sous son petit nom #XU. Grâce à lui, chaque année (enfin je veux parler des années normales 😃) de nouvelles fresques viennent s’accrocher aux murs de brique, sur des morceaux de rues.
Voilà pourquoi ce quartier du Pile est devenu un musée à ciel ouvert, où l’art appartient à tous et met un peu de couleurs dans des rues souvent tristounettes.
Mes 5 œuvres préférées !
Tarek Benaoum, 66 rue Franklin
De loin, j’ai d’abord cru que cette fresque, réalisée en 2017 pour l’expo « Street Générations 40 ans d’art urbain », était une montre. Sans doute à cause de la partie centrale ronde aux airs de cadran.
Mais l’œuvre de Tarek Benaoum n’est pas une montre et c’est beaucoup mieux comme cela, puisqu’au carcan du temps elle préfère la liberté de la poésie ! Celle de la calligraphie et du monde des lettres, dont l’artiste revisite les codes et fait un art à part entière. C’est bien simple, moi j’adore !
Noir(t)e, rue Franklin
Ce graff du Roubaisien Noir(t)e (réalisé en octobre 2020, si j’en crois son Facebook), né d’une intervention spontanée, ne fait partie d’aucun parcours street art à Roubaix. Je l’ai cependant placé dans mon « top five » pour son côté humoristique et son à-propos, en cette période de Covid, de fermeture des restos et d’activité qui s’envole sur Deliveroo…
Un phénomène sociétal qui s’affiche dans la rue… et la boucle est bouclée.
Mazer, à l’angle des rues Franklin et de Babylone
Et voici l’œuvre écolo et militante de Mazer, un artiste de rue originaire du Nord, lui aussi hors du parcours « officiel » de street art à Roubaix.
+ de consommation = – un ourson, comment ne pas être interpellé par ce slogan, posé au-dessus d’un tas d’ordures, vraies et fausses ?
C’est simple, efficace et surtout réalisé à un coin de rue souvent pollué sauvagement. Pile là où ça fait mal.
Jef Aérosol, 35 rue Monge
Réalisées pour l’expo « Street Génération(s) 40 ans d’art urbain », toute une série de pochoirs de Jef Aérosol (faut-il encore le présenter ?) ornent le long mur de la Condition Publique, rue Monge.
Mon préféré ? Cette vieille machine à écrire, modèle Sherlock Holmes (ou copie de celle de mon papa, qui avait la même autrefois).
« Fight with words », ou se battre avec des mots, quel joli programme… politique, journalistique, pacifique, artistique (rayer les mentions inutiles et ajoutez votre propre adjectif…) !
Ted Nomad, 84 rue Franklin
Après l’expo « Street Génération(s) 40 ans d’art urbain », elle a fait le tour du monde… au moins de la presse et des réseaux sociaux. Mais est-ce une raison pour ne pas aimer cette délicate fresque de Ted Nomad, véritable carte de visite du street art à Roubaix, qui va comme un gant à ce pignon surplombant un jardin urbain ? Quelques grammes de poésie et d’innocence pour réenchanter les mornes façades alentours, je suis carrément fan !
5 autres œuvres que j’aime, au fil de cette balade street art à Roubaix
Kelu Abstract, 130 boulevard de Belfort
Sentinelles, cette fresque réalisée dans le cadre du programme d’art urbain Next Generation(s), est constituée de douze portraits. Douze visages d’habitants du Pile (réalisés à partir de clichés de Julien Pitinome), tous en première ligne pendant le confinement et la crise qui dure. Postier(e), boulanger(e), éducateur(trice), épicier(e) ou éboueur, ce sont les héros de notre quotidien covidé. Et leurs sourires sur ces fenêtres murées illuminent le quartier… autant que la vie roubaisienne.
Pi 80, 97 rue Franklin
Vous connaissez #lepirsonnage créé par Pi80, artiste du collectif Renart de Lille ? J’aime bien ce petit personnage emblématique qu’on retrouve dans divers endroits de la métropole mais aussi ailleurs en France et qui distille bonne humeur et joie de vivre. Comme une antidote à la morosité de l’époque.
C215, rue Franklin
Jolie histoire que celle de ce vieil homme au chapeau, que C215 a croisé dans la rue à Paris et qui, devenu célèbre, a vu sa vie basculer après cette rencontre…
J’aime les belles histoires et, rien que pour cela, je suis sensible à ces quatre visages et ces regards intenses pleins d’humanité…
Nasty, 110b rue Franklin
Pas si Nasty que cela le graffeur français qui, à ses débuts dans les années 80/90, a couvert des rames de métro ! Des années plus tard, il joue toujours merveilleusement avec les couleurs. Et met l’écriture au centre de ses fresques lumineuses. J’aime les lettres, j’aime les couleurs alors, forcément, j’aime cette œuvre de Nasty, qui orne le mur d’enceinte d’un garage.
Psyckoze, 27 rue de Babylone
Il est apparu en taille XXL, à l’angle de la rue de Babylone, lors de l’expo « Street Génération(s) 40 ans d’art urbain ». J’ignore pourquoi mais le personnage central de l’œuvre de Psyckoze me fait penser à un personnage de science fiction, qui aurait chaussé des bottes de 7 lieues…
Également, au fil du parcours…
Wagner Braccini, 130 boulevard de Belfort
Crash, 41 cité Flipo
Mikostic et IPNS, 108 rue Jacques Prévert
C215, 90 rue Franklin
Flora Beillouin, 11 quai de Lorient
Des Friches et des Lettres, 162 Grande Rue
Vu aussi sur ce parcours street art à Roubaix… à vous de trouver où !
Balades street art à Roubaix en pratique
Sur son site (roubaixtourisme.com rubrique Street art), l’office de tourisme propose de télécharger gratuitement les trois parcours en ville (en centre-ville, autour de la Condition publique et un mix des deux à faire à vélo), à effectuer en toute liberté.
À découvrir aussi La Piscine de Roubaix : pourquoi elle est encore plus magique qu’avant
4 Commentaire(s)
Roubaix est un très beau terrain, très beau terroir d’aventure pour le street art.
Merci Anne de nous le faire découvrir
Merci d’être fidèle à Plus au nord, Francis !
Une belle visite à Roubaix dont je ne soupçonnais pas la richesse en Street Art ! Certaines œuvres sont vraiment intéressantes. Merci pour ce beau partage 😉
à bientôt !
Cédric
Et encore, Cédric, ce circuit dans le quartier du Pile n’est qu’une partie des richesses roubaisiennes en matière de street art. Il y a aussi le centre ville…