Il a ouvert début juillet, rue de la Monnaie à Lille, avec la lourde tâche de succéder au Rozò, table étoilée et décoiffante. Deux mois plus tard, le restaurant Pureté a trouvé et son style et sa clientèle. Mieux, il a déjà rendu pas mal de gens heureux, les propulsant au paradis par la simple magie d’une cuisine inspirée et riche en saveurs. Avec mes amis Marc et Thierry, nous avons vécu la délicieuse expérience d’un dîner chez Gérald Guille et son équipe. Une fabrique à émotions gustatives, qui se transforment en souvenirs éblouis…
Nous étions déjà au septième ciel et là, le dessert est arrivé ! Un quatrième temps en deux assiettes, dont la complémentarité était simplement divine.
Si vous vous demandez encore quel genre de cuisine propose le restaurant Pureté à Lille, passez devant le 79 rue de la Monnaie et levez les yeux ! « Cuisine d’émotions » annonce la sobre façade couleur feuille d’automne. On aurait aussi pu y lire « Cuisine d’instinct » ou « gastronomie décomplexée », pour reprendre les expressions fétiche du chef Gérald Guille. Mais, finalement, c’est sans doute cette « cuisine d’émotions » qui sied le mieux à Pureté, tant il est vrai que cette nouvelle table fabrique émotions gustatives et moments de bonheur…
Gérald Guille, l’Étaplois devenu lillois…
Derrière la façade, pas de grands changements depuis le Rozò, mis à part les couleurs. Esprit contemporain, sobriété et ambiance zen sont de mise dans une salle tout en longueur, agrandie par un subtil jeu de miroirs.
C’est donc lui, Gérald Guille, la trentaine souriante et conquérante, qui vient de se lancer dans le grand bain de la gastronomie lilloise. Après une participation à la saison 3 de Top Chef et quelques solides expériences, notamment au Château de Beaulieu à Busnes et au Pavillon du Westminster au Touquet, le voici chez nous, à la tête de sa première affaire.
Toujours bien ancré dans son territoire étaplois, l’homme en a gardé la simplicité et l’humilité. Pas question de (trop) écouter les belles sirènes qui lui parlent de première étoile… Pour l’instant, il a pour seul objectif de rendre ses clients heureux et ne compte pas ses heures pour y parvenir.
Champion du monde des textures !
À l’heure de commander, nous avons opté pour le « Pur », le menu en 4 temps. Un menu sans choix aucun mais dans lequel le chef changera volontiers l’ingrédient principal si incompatibilité ou allergie. Pouvant même transformer n’importe quel plat en assiette végé. Promis, juré !
Tout a commencé par un gobelet de thé blanc de Chine, délicatement parfumé. Le sens de ce faux apéritif (nous avions déjà pris le vrai à la maison 😋 ) ? J’avoue que j’ai oublié de le demander au chef, lorsqu’il est passé de table en table, faire une petite causette de fin de repas…
Ce petit verre a été suivi d’une première mise en bouche : un délicat mélange couteau/spéculos/nectarine, accompagné d’un gaspacho de pastèque… qui explosera littéralement en bouche.
Deuxième mise en bouche : d’amusants cromesquis de bulot, qui ont confirmé le titre de « Champion du monde des textures » que mes amis et moi allions décerner au restaurant Pureté, en fin de repas…
Gros coup de cœur pour le cochon ibérique
Le moment était alors venu d’entamer notre valse à… quatre temps. Elle a débuté par un « œuf de poule, carotte des sables, foie de canard, vinaigre de pomme », le tout niché dans une coquille, posée dans un super coquetier. Mais quelle explosion de saveurs et quelle finesse des goûts ! Mon ami Marc a décerné sa première note, un 11 sur… 10. Moi j’aurais sans doute même mis 12/10…
En deuxième plat, Pureté proposait, ce soir-là, un maquereau cuit à merveille à la flamme. Même si ce n’est pas (et de loin) mon poisson préféré, j’ai décidé de faire confiance au chef. Verdict ? Escorté d’un jus de petit pois et saupoudré de riz soufflé, ce plat emblématique de la nouvelle table est à la fois original et représentatif de ces mariages terre/mer qu’affectionne le chef étaplois.
Si le maquereau a depuis quitté la carte de Pureté (elle évolue toutes les semaines mais jamais d’un seul coup), le « cochon, aubergine, piquillos » y figure toujours, aux dernières nouvelles. Gros coup de cœur pour ce cochon ibérique haut de gamme, cuit à basse température et tendre, si tendre… Accompagné de mini aubergines en tempura, de caviar d’aubergine fumé (miaaam !) et d’une crème de piquillos, il était servi avec des salicornes de la Canche, mais si ! Toujours les mêmes alliances terre/mer et des mariages plutôt inattendus !
Pureté dans la cour des grands
Nous étions déjà au septième ciel et là, le dessert est arrivé ! Un quatrième temps en deux assiettes, dont la complémentarité était simplement divine. Juste sous vos yeux, un sablé au sarrasin et sa compotée de pêche, infusion de sarrasin grillé, le tout surmonté d’une pêche rôtie au miel. Derrière, une brunoise de pêche blanche et jaune, sorbet de pêche blanche et jaune, siphon sarrasin vanille et sarrasin torréfié. Incroyablement frais et diaboliquement bon.
La magicienne qui a imaginé cette tuerie gourmande ? C’est Clémence Ringard, cheffe-pâtissière, une ancienne (si on peut dire…) du Cerisier en ville. La demoiselle, qui a un sacré talent, apporte le bouquet final au feu d’artifice d’un menu de Pureté. Elle aussi cultive l’excellence mais sans snobisme ni prétention. Juste un art parfaitement maîtrisé et le bonheur de partager…
À tout cela, il faut ajouter le pain artisanal délicieux (de l’Atelier des Saveurs à La Madeleine), des mignardises maison au top et un service jeune, attentif et très patient. Répéter deux ou trois fois la composition de chaque plat, le tout sous un masque, il faut déjà être patient, non ?
Bon, vous l’avez compris, deux gros mois après l’ouverture, l’équipe du restaurant Pureté joue déjà dans la cour des grands. Et ce n’est qu’un début…
Le restaurant Pureté en pratique
79 rue de la Monnaie à Lille
03 59 51 87 91
Ouvert du mardi au samedi, midi et soir.
Menu de quatre (56 €), cinq (67 €) ou six temps (79 €).
Pour voir la carte du moment, c’est par ICI
Nous avons payé notre repas nous-mêmes.
À découvrir aussi À Lille, le Nü, un restaurant au(roof)top !
3 Commentaire(s)
Wouah!! Ca donne envie et rien qu’en lisant ton post, je savoure !!
On y va ensemble un midi pour découvrir le menu déjeuner ?
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