Musée de Berck-sur-Mer : trois raisons pour lesquelles je l’adore…

Même le conservateur, Georges Dilly, l’admet. La première fois, on vient souvent au musée de Berck-sur-Mer (aussi appelé musée d’Opale sud) sans enthousiasme débordant… et on en ressort enchanté ! C’est exactement l’expérience que j’ai faite. Venue visiter le musée je ne sais plus trop à quelle occasion, j’en suis sortie carrément sous le charme. Et, depuis, j’essaye de faire sa promo à chaque fois que je peux. Voici les trois (principales) raisons pour lesquelles je l’adore…

Cette sacrée bande d’artistes a su, mieux que personne, capter l’indescriptible et changeante lumière de la côte, par tous les temps et à tous les moments du jour.

Pour les sublimes tableaux de l’école de Berck

Des roses et des mauves crépusculaires, des verts et des gris de mer en colère, des lumières subtiles ou irréelles. Au musée d’Opale sud, c’est toute la richesse et la beauté de l’école de Berck qui s’exposent et explosent !

©Bateaux à l’échouage, Jan Lavezzari

Grâce à la nouvelle ligne de chemin de fer Paris-Calais, mais aussi à l’invention du tube de peinture qui leur permet de quitter leur atelier, les artistes parisiens mettent le cap sur la Côte d’Opale. Berck n’est plus qu’à trois heures de la capitale !  Ils seront ainsi plus d’une centaine à poser leur chevalet sur la plage, entre 1870 et 1915. Manet en 1873, mais aussi Tattegrain, Roussel, Lavezzari, Boudin et beaucoup d’autres.

Le premier à s’installer à Berck est Ludovic-Napoléon Lepic, dit le patron.

©Le retour, marée basse, Ludovic-Napoléon Lepic

Vivant dans la station la moitié de l’année, il y a un atelier et des élèves. Dont Tattegrain qui, jeune, l’avait vu planter son chevalet entre les dunes.

Comme d’autres, Francis Tattegrain n’a pas hésité à aller en mer et à vivre la dure vie de la marine d’échouage pour rendre ses toiles encore plus réalistes. Voyez la Saison du merlan, le cueillage. Les matelots, la houle, les mouettes, tout y est. Pour un peu, on sentirait presque l’odeur du poisson. Cette oeuvre naturaliste est d’une précision presque…photographique !

©Saison du merlan, le cueillage, Francis Tattegrain

Mes oeuvres préférées ? En tête, sans hésitation, L’Attente sur la plage de Marius Chambon. Quelle beauté, quelle harmonie entre les bleus du ciel et ceux des jupons des femmes !

©L’Attente sur la plage, Marius Chambon

Sinon, j’aime aussi particulièrement les ambiances crépusculaires de Charles Roussel. Silhouettes à contre-jour, presque ombres chinoises. Délicatesse et embrasement des ciels.

©Scène de plage, soleil couchant et ©Préparatifs, soleil couchant, de Charles Roussel

Cette sacrée bande d’artistes a su, mieux que personne, capter l’indescriptible et changeante lumière de la côte, par tous les temps et à tous les moments du jour.

Pour les bijoux mérovingiens… que j’adorerais porter

C’est l’autre joyau de la collection permanente du musée de Berck. Ses collections archéologiques et notamment les bijoux mérovingiens des VIème et VIIème siècles, dont certains disent qu’ils sont parmi les plus beaux de France. Démodés ces colliers, bracelets ou boucles de ceinture ? Pas pour un sou ! Odile, ma filleule de presque 17 ans, et moi avons passé un moment devant les vitrines à choisir ceux que nous aimerions porter.

Et s’il avait fallu en emporter un, j’aurais eu bien du mal à choisir ! Même si, en définitive, je crois que j’aurais pris ce bracelet avec des perles de verre.Ces bijoux, comme les autres objets usuels, ont été trouvés lors de récentes fouilles, de la vallée de l’Authie à la région de Calais, notamment à Grigny.

Ne ratez pas les vitrines contenant les collections de verreries, flacons, fioles et petits vases. Certains ont été reconstitués comme de précieux puzzles. Mais d’autres sont arrivés jusqu’à nous presque entiers, comme par miracle.

Pour la touchante galerie de portraits

Avant de quitter l’ancienne gendarmerie (si, si, les mots « gendarmerie nationale » sont gravés dans la pierre, sous le panneau « musée »), ne ratez surtout pas la galerie de portraits de pensionnaires de l’asile maritime de Berck. Signés Tattegrain et Roussel, ils ornaient le parloir de l’asile, avant d’être présentés à l’Expo universelle de Paris en 1900 !

Ils sont aujourd’hui alignés sur les murs d’une petite salle très intime, où l’on se sent comme dévisagé par 96 regards ! Des regards qui disent la dureté de la vie d’avant, les fils et les maris péris en mer, les angoissantes heures d’attente, la maladie, la fin qui approche… Des regards qui racontent à eux seuls une vie laborieuse dans la marine locale.

Le musée de Berck en pratique

Musée d’Opale sud, 60 rue de l’Impératrice, Berck-sur-Mer.
Tél. 03 21 84 07 80.
Ouvert tous les jours, sauf le lundi matin et le mardi, de 10 h à 12 h et de 15 h à 18 h. En juillet et août, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h.
Entrée 3,50 € adultes, gratuit -16 ans, étudiants, demandeurs d’emploi…
L’ensemble du musée est accessible aux personnes à mobilité réduite en fauteuil.

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