Ah, la bonne cuisine du nord, celle des estaminets mais aussi d’autres restaurants typiques et chaleureux ! Plus que jamais, la voici qui revient en force, fière de ses bons produits, de ses recettes et de ses ambassadeurs. Fini les complexes, la cuisine du nord a retrouvé un appétit d’ogre… comme moi d’ailleurs ! Voici trois tables, chez nous en Flandre mais aussi à Westouter, charmant village de l’autre côté de la frontière. Des adresses sans chichi mais où les plats sont copieux et le plaisir est au rendez-vous…
Je me souviens d’un échange plus que vif, sur ma page Facebook, entre un follower nordiste et un autre belge, sur ce sujet ô combien primordial et épineux. Comment faut-il présenter le vol au vent ? Je laisse à chacun son avis, pas envie de me faire dézinguer…
1. À Westouter (Belgique), In De Zwaan
J’ai un peu honte de l’avouer et pourtant c’est vrai. Jusqu’à ce jour (béni) où je suis allée manger à Westouter (appelé Westoutre en français), je n’avais jamais entendu parler de ce village, pourtant l’un des plus beaux de Flandre !
Vous vous demandez comment on peut décider de se rendre dans un village qu’on ne connaît pas ? Eh bien c’est La Bible des Estaminets (merci à elle !) qui m’y a conduite.
Par une belle journée d’hiver, j’ai tout de suite eu un coup de cœur pour ce village, section de la commune belge de Heuvelland, situé à 9 km de Bailleul. Sa fière église, son monument aux morts, ses jolies maisons et ce p’tit je n’sais quoi de dépaysant et de charmant.
Des bières trappistes… forcément
But de cette escapade frontalière ? Le restaurant In De Zwaan, ce qui signifie Au Cygne. Le bâtiment de 1877 est classé (en tout cas l’extérieur) et, dès l’entrée, j’ai adoré l’ambiance de ce vieux café de village devenu auberge de campagne. Un cygne y trône à l’entrée, rien que de très normal pour l’endroit…
Un éclairage chaleureux, une superbe cheminée ouverte et un feu d’appoint, des objets qui apportent une âme, il n’en faut pas plus pour se sentir bien ici.
J’ai failli en vouloir au patron de n’avoir pas traduit la carte en français, comme c’est assez souvent le cas en Flandre (après mon passage, il m’a dit l’avoir traduite et je n’ai pas de raison de ne pas le croire). Mais il a fait tant d’efforts pour nous expliquer le menu et la liste des bières que bon, on va passer l’éponge… Les bières trappistes sont arrivées pour un apéro 100% belge et il ne restait plus que le plaisir du dépaysement et d’une cuisine du nord… au sens large.
La guerre du vol au vent aura-t-elle lieu ?
La Bible (que je lis désormais assidûment) le signalait. L’une des spécialités de la maison est la planche apéro à partager. À défaut d’en prendre une, j’ai demandé l’autorisation à nos voisins de table de photographier la leur. Certes ils étaient six à table, mais la planche en question était en effet bien garnie…
Autre plat fétiche de la maison (et ça tombe bien puisque j’adooore) : les croquettes.
Bon d’accord, c’est davantage une spécialité belge qu’un fleuron de la cuisine du nord (encore que…) Mais qu’importe ! Avec mon compagnon du jour, on a décidé de goûter ça, en entrée et en version solo. Une croquette de fromage (7 €) pour moi. Une croquette de crevettes (9 €) pour lui. Toutes deux accompagnées d’une méga salade variée et colorée, qui aurait presque pu faire un repas.
En plat, mon très gourmand complice a opté pour les ribs de porc, joliment grillés et bien copieux (24 €).
Tandis que moi, j’ai préféré le vol au vent (19 €), davantage un plat français que représentatif de la cuisine du nord. Mais, comme vous le remarquerez sur le cliché ci-dessous, les Belges le présentent de façon déstructurée, la croûte d’un côté et la sauce de l’autre. Je me souviens d’un échange plus que vif, sur ma page Facebook, entre un follower nordiste et un autre belge, sur ce sujet ô combien primordial et épineux. Comment faut-il présenter le vol au vent ? Je laisse à chacun son avis, pas envie de me faire dézinguer…
In De Zwaan en pratique
Poperingestraat 4-6, 8954 Westouter, Belgique
00 32 475 393 552
http://www.indezwaan.eu (le site a l’air d’être uniquement en flamand. Mais en allant dans la rubrique Menu, on se rend compte que les différents plats ont été traduits)
Ouvert lundi midi et soir, mardi midi et soir, vendredi soir, samedi midi et soir et dimanche midi et soir. Fermé mercredi, jeudi et vendredi midi.
Grande terrasse pour la belle saison.
Nous avons payé la note nous-mêmes.
2. Au Mont des Cats, le Raspoutine Social Club
C’est un endroit super décalé que m’ont fait découvrir dernièrement mes copines Virginie de la maison d’hôtes Monts & Merveilles et Estelle de L’Atelier de la P’tite Zytho. Un resto dont on ne donne l’adresse qu’à des copains, perdu au fin fond de la campagne, du côté du Mont des Cats. C’est bien simple, quelques mètres de plus et vous êtes sur un petit chemin de terre…
Je ne vous montre pas la façade car elle est actuellement en travaux. Et de toute façon, c’est la façade de la maison d’habitation et non du resto, qui donne sur l’arrière. Mais voici la drôle d’enseigne de ce Raspoutine Social Club, à l’effigie d’un chat.
Un chat ? Oui, car Raspoutine, c’est le nom du chat d’Audrey et de Nicolas, les propriétaires. Un matou trouvé dans la rue, dans le quartier de Wazemmes à Lille, et qui s’est mis au vert à Berthen…
Ouvert depuis janvier 2018, cet estaminet moderne a une sublime vue sur la campagne, surtout depuis la terrasse où on s’installe à la belle saison. Il parait qu’on peut même voir les terrils de l’ex-bassin minier.
Bières d’ici et d’ailleurs
Côté salle, dans l’ancien jardin d’hiver de la maison, c’est décalé (je vous avais prévenus), avec un petit côté Emmaüs tout à fait assumé. De vieux objets, d’anciens livres, une télé antique, un canapé, un bon feu pour l’hiver, c’est hétéroclite mais ça fonctionne bien et c’est chaleureux.
Pour accompagner la cuisine du nord revisitée qu’elle sert, Audrey propose toute une série de bières, des Flandres mais aussi d’ailleurs dans la région. La preuve ? Nous avons partagé une grande Wawarone ambrée, fabriquée par la Brasserie des 3 Clochers à Billy-Berclau (brasseriedes3clochers.fr). C’est une bière artisanale non filtrée et non pasteurisée, refermentée en bouteille.
Une cuisine du nord… ascendant espagnole
Et côté bouffe ? Très courte carte mais tout le monde sait que c’est la preuve de plats très frais. Nicolas, qui est du Nord, fait donc une (excellente) cuisine du nord. Mais à sa sauce, c’est-à-dire pas trop traditionnelle et en gardant en mémoire que, fut un temps, la Flandre était espagnole… On ne s’étonnera donc pas de trouver du chorizo dans ce welsh que je rêve de goûter…
Il aime certes la cuisine du nord mais aussi la cuisine du monde, d’où des plats comme ce Rougail à la saucisse rôtie (16 €) qu’a apprécié Estelle.
Virginie a une nouvelle fois craqué pour le Koh Lumbo de poulet à la citronnelle (16 €), qu’elle adore. Viande de Méteren, légumes venant d’un maraîcher bio de Bailleul, pain bio du Calibou à Godewaersvelde, tout est bon, frais et très local.
Carbonnade rock n’ roll
Quant à moi, j’ai pris un grand classique de la cuisine du nord mais entièrement revisité par Nicolas. Une carbonnade de filet mignon au piment, gingembre et cacahuètes (17 €), une vraie tuerie, bien représentative de ces plats que Nicolas veut rendre plus rock n’roll… Difficile de vous décrire le goût exact de ce mélange mais je me suis super régalée et c’est bien l’essentiel.
Impossible pour le chef de retirer ce plat (comme d’ailleurs le welsh) de son ardoise. Les clients du Raspoutine le réclament encore et encore, ce que je comprends. Et du coup je vous redonne une deuxième photo du plat, sous son plus beau jour…
Quant aux belles frites dorées juste comme il faut, elles sont faites à l’huile de tournesol, plus consensuelles que le gras de bœuf…
Côté desserts, un ou deux sont faits maison, tandis que les autres viennent du boulanger de Méteren. Ce jour-là, le Chtiramisundae, comportant mascarpone, speculoos, coulis de chocolat et pépites de cacahuètes était le dessert maison… à goûter absolument.
Le Raspoutine Social Club en pratique
2003 chemin du Rossignol 59270 Berthen
06 16 48 62 62
Ouvert vendredi soir, samedi midi et soir et dimanche midi jusqu’à 18 h
https://www.facebook.com/raspoutinesocialclub/
J’ai payé la note moi-même.
3. À Méteren, le Petit Saint-Georges
Autrefois, il s’appelait le Galopin. Le voilà rebaptisé Le Petit Saint-Georges. Je m’y suis retrouvée cet hiver, un jour de semaine où je recevais ma famille, venue de l’autre bout de la France mais aussi de l’étranger.
Allez un peu trouver un estaminet ouvert, un midi de semaine, en plein hiver ! C’est quasi mission impossible… Sauf à Méteren, où le Petit Saint-Georges sert sa bonne cuisine du nord, du lundi au vendredi, midi et soir. Le week-end, c’est la brasserie Saint-Georges d’Eecke, appartenant au même propriétaire, qui prend le relais.
Mi-estaminet, mi-bistrot de village
Même s’il y a du houblon au-dessus du comptoir, on a déjà vu déco plus typique qu’ici. Un peu estaminet et un peu bistrot de village, Le Petit Saint-Georges est avant tout un endroit simple et sans chichi, où on vient dévorer un plat très copieux.
Réalisée avec de bons produits frais, la cuisine du nord servie ici est en effet d’une générosité sans pareil ! Je vous redonne la photo du welsh que j’ai, en vain, essayé de finir… On dit que c’est l’un des meilleurs du coin et c’est bien possible.
Les croquettes de crevettes, dodues et bien dorées, étaient quant à elles posées sur une grosse salade, constellée de crevettes entières.
Cuisine du nord vraiment très généreuse
Quant au jambonneau à la sauce maroilles, il était gigantesque et bigrement appétissant ! En le voyant arriver à table, j’ai regretté de n’avoir pas pris cette option, plus originale qu’un welsh il faut bien le dire.
Comme de bien entendu, tout cela était accompagné de frites fraîches, traditionnelles de la cuisine du nord elles aussi.
Une fois n’est pas coutume, j’ai oublié de noter les prix des différents plats. Et comme le resto n’a pas de site, impossible de les retrouver. Mais, pour avoir payé la note, je sais que le rapport qualité/prix est excellent et que l’addition était légère, d’autant plus que nous n’avions plus le temps de prendre un dessert, attendus par les Boulonnais de Berthen…
Françoise et Claude, de cette sympathique asso loi 1901, vous emmènent pour un super tour en calèche d’environ 1 h 15 en Flandre. 60 € le forfait, d’une à six personnes. Renseignements et réservations au 06 27 43 46 93.
Le Petit Saint-Georges en pratique
53 rue Nationale 59270 Méteren
03 28 49 12 22
Ouvert du lundi au vendredi, midi et soir
https://www.facebook.com/legalopinestaminet
J’ai payé la note moi-même.
Lisez la Bible…
Westouter et Meteren… ces deux estaminets figurent dans La Bible des Estaminets, éditée par Gilles Guillon, l’une de mes sources d’inspiration quand je cherche une bonne table traditionnelle dans la région ou en Belgique.
Une toute nouvelle édition sort en ce printemps 2022, en vente dans toutes les bonnes librairies (11 €). Comme toujours, elle donne 200 adresses d’estaminets, de part et d’autre de la frontière. Un petit investissement que vous ne regretterez pas…
Plus d’info sur https://www.gillesguillon.com/sortie-bible-des-estaminets
4 Commentaire(s)
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Tiens tiens je reconnais les plats copieux du Petit Saint-Georges… Esprit très local et assiettes goûteuses en effet. Gros coup de coeur pour la promenade en calèche qui plait sans doute aussi beaucoup aux enfants. En grands enfants que nous sommes, nous avons été conquis! Merci Plus au Nord pour toutes ces idées hors des sentiers battus.
Trouver des idées hors des sentiers battus, c’est un peu le job de Plus au nord, tu le sais bien Clémence !
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