Ancien camp romain, Nimègue est, avec Maastricht, la plus ancienne cité des Pays-Bas. Mais son côté historique ne l’empêche en rien d’être aussi une ville verte, écolo, durable et vegan. À deux pas de l’Allemagne, Nijmegen (en VO) met l’écologie au centre de ses préoccupations, avec des tas d’initiatives innovantes pour la rendre plus saine et responsable. Forêt nourricière, gastronomie botanique, boutiques durables, hôtel écologique, Nimègue est sacrément inspirante !
Pour réduire leur empreinte carbone, beaucoup de Néerlandais ont changé d’alimentation, se tournant vers une cuisine végétarienne ou végétalienne. À Nimègue aussi, les restos vegan se sont multipliés, offrant souvent de belles surprises.
Pour être tout à fait honnête, je dois avouer qu’au départ, cette visite ne m’emballait pas plus que ça. Et pourtant, au final, quelle découverte !
À une douzaine de kilomètres au sud de Nimègue, à Groesbeek, se trouve l’une des plus importantes forêts nourricières d’Europe. C’est Wouter van Eck, autodidacte en botanique, qui l’a créée en 2009, après avoir découvert le concept… au Kenya.
Une forêt nourricière, c’est quoi ?
Sur 2,5 hectares d’anciens champs, il a créé ce jardin forestier, véritable garde-manger rempli de plantes comestibles. Une végétation étagée faite de grands arbres, d’arbustes et de plantes, des espèces qui se soignent entre elles, une biodiversité retrouvée, plein d’oiseaux, de papillons, d’insectes et de grenouilles. Et bien sûr aucun traitement ! La forêt de Ketelbroek est une sorte d’éden alimentaire, qui donne plus d’une centaine de produits différents, sans que l’homme ne s’en mêle.
Des pommes et poires (mais pas de scoubidous), des noix et noisettes, du poivre de Sichuan et des papayes, du cerfeuil sauvage, des jeunes pousses et des fleurs comestibles… la liste est longue. Et j’en oublie plein…
En cette chaude journée, je me suis sentie parfaitement bien dans la fraîcheur des grands arbres. Et je comprends que certains viennent eux-mêmes y faire leurs « courses ». C’est le cas d’Émile van der Staak, chef du resto De Nieuwe Winkel à Nimègue (à droite sur la photo), qui vient ici tous les lundis. Suivant les saisons et même les micro-saisons, il choisit ses plantes pour créer ses nouveaux plats. Et propose une gastronomie botanique pleine de créativité !
À table de De Nieuwe Winkel, à Nimègue
Élu « Meilleur restaurant végétarien des Pays-Bas », De Nieuwe Winkel affiche aussi depuis tout récemment deux étoiles au Guide Michelin, plus une étoile verte. Celle-ci récompense les établissements s’engageant à réduire leur empreinte écologique et à utiliser des produits locaux et de saison. C’est pile poil le credo du chef Émile, qui propose une cuisine à 90% vegan, en attendant le 100%.
Lors de mon séjour à Nimègue, j’ai eu la chance de déjeuner dans la cuisine de test, où le chef conçoit ses nouveaux plats, et je peux vous dire que ça décoiffe !
En apéro, chips de poireau et bière artisanale locale, faite avec des ingrédients de la forêt nourricière. Ce sera la seule boisson alcoolisée du repas, tous les plats étant accompagnés de « boissons botaniques » plus ou moins fermentées, style kombucha.
Tartelettes de chou-rave, oignons et graines, soupe de fraises à peine mûres, faux foie gras (évidemment !) élaboré à base de noix, brochettes végétales accompagnées d’asperges vertes et blanches et d’un risotto à l’ail sauvage et aux graines de tournesol, dessert à la rhubarbe et au poivre de Sichuan, voilà à quoi a ressemblé ce déjeuner plein de surprises… Moi, si difficile d’habitude et fuyant les menus à l’aveugle, j’ai adoré de bout en bout ce menu végan !
Mais aussi d’autres adresses végétariennes
Pour réduire leur empreinte carbone, beaucoup de Néerlandais ont changé radicalement d’alimentation, se tournant vers une cuisine végétarienne ou végétalienne. À Nimègue aussi, ces restos se sont multipliés, offrant souvent de belles surprises.
Cali, Priemstraat 13 à Nimègue
Bonne pioche, par exemple, chez Cali (https://www.calinijmegen.nl), caché derrière une façade ultra classique.
Dans une salle à la déco plus cool, plein de bonnes petites choses à partager, sur ces planches aussi appétissantes que savoureuses.
Bhalu, Bloemerstraat 95 à Nimègue
Chez Bhalu, on se régale d’une soupe, un burger ou un bowl à l’heure du déjeuner et d’un menu plus complet au dîner, mais toujours sans alcool. Tous les produits sont bio et locaux et il y a même une salle de yoga au sous-sol !
Boutiques responsables
Côté shopping aussi, Nimègue joue la carte du développement durable. Dans la jolie Lange Hezelstraat et autour, diverses boutiques vous permettent de faire chauffer la carte de crédit sans mauvaise conscience… Produits éthiques fabriqués aux Pays-Bas, mode durable, objets recyclés ou vêtements de seconde main, tout cela est « sustainable » pour reprendre le mot magique (qui rime avec britannique).
Entrez chez Het Duurzame Warenhuis, chez Make My Day, chez Secondhand Rose ou dans la boutique 512.
Vous y découvrirez des jeans, des robes, des tee-shirts, des produits de beauté, des objets pour la maison ou des sacs aussi joliment designés que vertueux. Avec un petit plus pour 512 (www.512-nijmegen.nl), qui vend des plantes vertes d’occasion ! Fallait y penser…
Guest House Vertoef, l’hôtel écolo
Située à deux pas de la gare (c’est plus écolo de venir en train…), au bord d’un grand boulevard, cette guest house est un modèle de vertu « sustainable » !
Panneaux solaires sur le toit, vélos à louer sur place, produits de la ferme au petit déj, pain biologique, couverts en maïs, assiettes en bambou lavées à la main, électricité 100% verte, même le sapin de Noël est en bois de palette recyclé !
Les chambres sont grandes (avec une petite cuisine dans chacune) et les prix sont très doux (dès 72 € la nuit).
https://www.guesthousevertoef.com/en
Veur-Lent, une nouvelle île en ville
Mais le développement durable, c’est aussi trouver des solutions innovantes dans la lutte contre le changement climatique et, ici à Nimègue, contre les inondations.
C’est ainsi qu’un nouveau canal a été creusé le long de la rivière Waal, pour sécuriser les environs et éviter les inondations. C’est le Spiegelwaal, à traduire par Waal-Miroir, mis en fonction en 2016.
Entre la rivière Waal et son « canal miroir », une nouvelle île a été créée, avec ses plages, sa biodiversité, ses cafés et ses petits festivals.
Symbole de Veur-Lent ? Ce masque de soldat romain trônant sur la petite île, version XXL d’une œuvre d’art présentée au Museum Het Valkhof, musée d’art et d’archéologie.
Et le Nimègue historique ?
Mais assez parlé de développement durable ! Même si elle a été très abîmée pendant la Seconde Guerre mondiale, Nimègue reste une jolie cité, avec de beaux bâtiments historiques.
Sur la Grand Place, j’ai particulièrement aimé le Waag (Poids public), élégant édifice de style Renaissance du début XVIIe.
Les rues commerçantes sont animées et il fait bon s’installer à une terrasse, au soleil ou aux dernières lueurs du jour, sur l’une des nombreuses placettes de la ville.
En pratique
– Forêt nourricière. facebook.com/foodforestketelbroek (page en anglais) Des visites sont possibles sur rendez-vous.
– De Nieuwe Winkel. Menu 3 plats 55 €, 6 services 90 € et 9 services 110 €.
Découvrez aussi Aux Pays-Bas, Enkhuizen, perle d’eau de l’Ijsselmeer
J’ai été invitée par l’Office néerlendais du Tourisme et des Congrès, merci à eux !
1 Commentaire(s)
Pingback: Bréda, porte d’entrée *verte et durable aux Pays-Bas* - Plus au nord