Nausicaà, vous connaissez ? Je veux dire y êtes-vous allés il n’y a pas trop longtemps ? Parce que ces derniers temps, il s’en est passé des choses à Boulogne-sur-Mer ! Il y a eu la création de la nouvelle extension, avec son grand bassin d’eau de mer, le plus important d’Europe. Et, en juin dernier, il y a eu le lancement de Grand Large, la nouvelle expérience en réalité augmentée, que j’ai testée tout récemment. Une raison supplémentaire de passer une journée au Centre national de la mer… ce qui porte à onze le nombre de raisons de (re)découvrir Nausicaà. Mais je suis sûre que vous en trouverez d’autres…
On réalise combien musique et effets sonores participent à la magie des lieux mais aussi à l’impression d’immersion dans un autre monde. Un peu comme si la bande-son nous permettait d’entendre la musique de l’océan…
1. Parce qu’on apprend plein de choses sur la haute mer
Alors que l’ancien Nausicaà explorait surtout les espaces côtiers, la nouvelle extension, inaugurée en 2018, nous emmène en haute mer. Ces océans qui représentent la moitié de la planète et qu’on connaît moins bien que la surface de la lune ou de mars, tellement l’homme s’y est peu aventuré !
Grâce au plancton végétal, c’est pourtant là que la moitié de l’oxygène qu’on respire est fabriqué.
2. Parce qu’on a vraiment l’impression de plonger
Comment effectuer un « Voyage en haute mer » sans descendre dans les profondeurs ? La visite commence donc par une descente en escalator, comme une plongée virtuelle dans les fonds marins.
Certes on ne descend qu’à 8 mètres, mais tout est fait pour qu’on ait l’impression de plonger à 3000 mètres et de perdre complètement ses repères. On observe de près ces espèces qui vivent très en-dessous de la surface des océans. Comme ces poissons soldats dont les grands yeux permettent de capter la moindre lumière.
À Nausicaà, on a la passion de la plongée et on avait envie de partager ce plaisir avec le visiteur !
3. Pour le plus grand bassin d’eau de mer d’Europe
C’est le cœur du nouveau Nausicaà, le clou de la nouvelle extension. Ce grand bassin est un exploit technique à lui seul ! Soixante mètres de long, 30 mètres de large, 8 mètres de profondeur, 10 millions de litres d’eau (autant que 4 piscines olympiques) traitée et chauffée à 22 degrés.
Il a fallu 6 semaines pour remplir le bassin, en puisant l’eau sur la plage de Boulogne !
Avec de telles dimensions, ce bassin reconstitue parfaitement l’écosystème de la haute mer et en particulier celui de l’île de Malpelo, au large de la Colombie.
Il répond aussi aux besoins des animaux qui y vivent et qui ont besoin d’espace. Forcément.
4. Pour l’effet « waouh » de l’immense baie vitrée de Nausicaà
Même si Nausicaà veut faire autant réfléchir que rêver, on vient aussi en famille pour s’offrir une tranche de grand spectacle.
Avec ses 100 m2 (20 mètres de long sur 5 mètres de haut), la baie vitrée du grand bassin offre un super effet waouh. Aucun poteau pour soutenir l’ensemble et gâcher la vue. Cette baie complètement dingue a été réalisée (en Italie) d’un seul tenant et pèse 54 tonnes ! Épaisseur des parois ? 38 centimètres !
J’aurais pu rester là des heures, à contempler le ballet apaisant des raies mantas et des autres poissons. Collée à la vitre avec mon appareil photo. Ou installée sur les gradins au fond de la salle. Mais toujours avec l’impression d’être la spectatrice privilégiée d’un monde auquel peu d’humains ont accès.
5. Pour le long tunnel vitré de Nausicaà
À un certain moment, on passe par un tunnel sous-marin transparent de 18 mètres de long. Là aussi, jolie prouesse technique pour assembler les plaques de méthacrylate, un matériau plastique réputé incassable. Et comme l’impression d’avoir marché au fond de la mer, avec des millions de litres d’eau au-dessus de la tête.
6. Pour les fabuleux animaux
Rien que dans le nouvel aquarium, ils sont plus de 10 000 ! Même si tous ont leur place ici, certains jouent davantage les stars que d’autres. C’est le cas de la belle raie manta, qui a l’air de planer dans l’eau. Il s’agit de Charles (Raie Charles pour les intimes), qui s’ébat dans l’immense bassin, où ses 3,5 mètres d’envergure sont parfaitement à l’aise…Et encore, je crois bien qu’il n’a pas encore fini sa croissance !
N’est-elle pas choupinette, cette raie manta, ainsi photographiée derrière la paroi du grand bassin ? J’ai tenté d’immortaliser son ballet endiablé et je peux vous dire que ce n’est pas si simple…
À l’heure des repas (les horaires sont indiqués sur écran), on peut voir Charles chercher sa pitance en se plaçant devant la grande faille.
Pour le nourrissage des petites raies en revanche, le mieux est d’observer le travail du soigneur sur les écrans, placés de part et d’autre de la grande baie. Installé sur une plateforme, il tapote la surface de l’eau avec un biberon. Puis déverse un nuage de nourriture, une bouillie de plancton fabriquée dans la cuisine de Nausicaà.
Ah oui, un truc important. Ici les bestioles ne se mangent pas entre elles, pour la simple raison qu’elles sont bien nourries. Et cela vaut même pour les requins…
7. Pour les autres animaux qu’on adore
Adorables aussi, les manchots du Cap, qui viennent de l’hémisphère sud et vivent en colonie ici. Ils sont vingt-deux actuellement et tous ont un prénom ! Presque tous les ans, Nausicaà voit naître des bébés, ce qui contribue à remplumer la colonie.
Très mignons aussi, les lions de mer, qui appartiennent à une sous-espèce d’otaries. Ils sont sept à s’ébattre dans le bassin, cinq mâles et deux femelles. Ils nagent à toute allure (j’ai vu sur le site de Nausicaà que l’un d’eux s’appelle d’ailleurs Speedy) et j’ai eu quelque mal à faire mes photos. Je vous donne les seules qui ne soient pas floues…
8. Pour la merveilleuse bande-son de Nausicaà
J’ai adoré la musique planante, zen, qui va si bien avec l’immensité et le mystère de la haute mer. Au début de la visite, on ne prend pas forcément conscience de l’importance du son.
Et puis tout à coup on réalise combien musique et effets sonores participent à la magie des lieux mais aussi à cette impression d’immersion dans un autre monde. Un peu comme si la bande-son nous permettait d’entendre la musique de l’océan…
L’auteur de ce « design sonore » ? Michel Redolfi, en charge de la conception sonore et musicale de Nausicaà depuis les débuts. Chapeau !
9. Parce que le spectacle est partout, même dans l’ascenseur
Vu le monde qu’il y avait le jour de ma visite, difficile de profiter des animations qui jalonnent le parcours. J’ai en revanche bien aimé celle qui est offerte sur la porte de l’ascenseur. En images, on remonte des fonds marins, on atteint la surface de la mer, on sort de l’eau, on s’élève dans l’espace, avant de redescendre sur terre et d’atterrir à Nausicaà.
10. Parce qu’on ressort de là meilleur citoyen du monde
« Voyage en haute mer » veut émerveiller, faire rêver mais aussi et surtout sensibiliser. À la fragilité du milieu marin, à l’absolue nécessité de bien gérer la ressource. Et au rôle aussi que chacun peut jouer. Car, face à l’immensité des enjeux, on se demande ce qu’on peut bien faire, nous, petits humains, bien seuls dans notre coin.
Chacun trouvera sa réponse. Moi j’ai trouvé la mienne.
Pour une utilisation plus responsable des ressources, j’ai décidé de faire de Mr Goodfish mon guide. Comment ? En allant plus souvent sur le site www.mrgoodfish.com qui indique, saison après saison, les espèces à acheter. Manger du poisson c’est bien, acheter les bonnes espèces c’est mieux.
Et aussi pour la nouvelle expérience Grand Large
L’autre jour, je suis donc retournée à Nausicaà, accompagnée de mon neveu Gabriel, pour tester Grand Large, la nouvelle expérience de réalité augmentée. Je préfère vous prévenir : avec environ 400 places par jour, les places sont rares et chères. Quand je dis « chères », je ne veux pas parler d’argent puisque cette animation supplémentaire est entièrement gratuite. En revanche, il vaut mieux être prévoyant et organisé pour pouvoir la découvrir.
Si vous venez à Nausicaà le matin, arrivez dès l’ouverture et précipitez vous au Point info, dans le hall d’accueil. C’est là que se prennent les réservations pour l’expérience Grand Large. Et si vous arrivez après le déjeuner, soyez sur place dès 13 h. C’est en effet à cette heure-là que s’ouvrent les résas pour l’après-midi. Et ne pensez pas réserver au courant de la matinée pour l’après-midi, c’est impossible.
Tout cela étant bien précisé, un petit mot de cette expérience que Nausicaà annonce comme « immersive, sensorielle et spectaculaire ». Il s’agit non pas de réalité virtuelle, qui projetterait le spectateur dans un monde virtuel, mais bien de réalité augmentée. Ce qui signifie que le spectateur, installé devant le Grand Bassin de la haute mer, découvre des images d’animaux virtuels, en taille réelle, tout en voyant les mouvements des animaux réels dans l’aquarium géant.
Le temps d’enfiler vos lunettes de réalité augmentée (pas de panique, un équipier de Nausicaà vous y aidera) et de choisir votre langue, un petit quiz fera office de mise en bouche. Puis place à l’immersion à 11 000 mètres sous la surface de l’océan. On y rencontre la tortue luth, l’impressionnant requin baleine (sa gueule fait 1,50 m de large !), la méduse géante, l’espadon voilier (le poisson le plus rapide du monde, qui file à 110 km/h), la méduse à crinière de lion et ses 800 tentacules, le rorqual de Bryde ou le poisson lune géant.
Ce que j’ai aimé ? Partir ainsi à la découverte de la haute mer, un espace mystérieux et inaccessible, et y rencontrer les animaux qui y vivent. C’est d’autant plus intéressant qu’en baissant les yeux avec les super lunettes HoloLens 2 Microsoft, on voit apparaître un tableau de bord qui donne plein d’infos chiffrées sur la taille et le poids de l’animal, sa vitesse, ses performances ou la longueur de ses tentacules.
On peut aussi tendre la main pour interagir sur tout ce petit monde, inspiré de l’île de Malpelo.
Si j’ai trouvé l’expérience Grand Large intéressante, qualifier le dispositif « d’unique au monde » (même si techniquement c’est exact) me semble un peu excessif ! C’est chouette mais la réalité augmentée ne vaut pas, selon moi, la vraie vie ! Car rien ne vaut de se poser devant l’immense baie vitrée pour observer le fabuleux ballet aquatique qui s’y joue… Et c’est tant mieux, non ?
Nausicaà en pratique
Nausicaà Centre national de la mer, boulevard Sainte-Beuve, Boulogne-sur-Mer.
03 21 30 99 99.
Tarifs 2022 : Billet 1 jour 30 € adultes (à partir de 12 ans), 23 € enfants 3/12 ans, gratuit – 3 ans, 26,50 € étudiants, + 60 ans, demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap, porteurs de la carte famille nombreuse de la SNCF…
À partir de 4 billets (dont 1 adulte), offre famille – 15%, soit 24 € adultes et 18 € enfants.
Le circuit est adapté aux personnes à mobilité réduite.
J’ai été invitée par Nausicaà.
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6 Commentaire(s)
Majestueuses raies manta. Nausica, que de souvenirs…
Oui, que de souvenirs ! Comme toi, Nausicaà a bien grandi…
Un jour nous irons avec Nil Amandine pour qu’elle puisse faire des chatouilles aux raies
Oui et je suis sûre que ça va lui plaire. Plus encore que les livres qui chantent d’aujourd’hui…
Quel beau voyage en milieu marin ! Sublimes photos et le message très poignant va me faire réfléchir pendant un petit moment…
Merci Samantha ! Et foncez (re)visiter le nouveau Nausicaà !