Suite de ma récente balade dans l’Oise, avec une visite au musée Mémorial de l’Armistice de Compiègne, récemment rénové et agrandi. Non, non, je ne suis pas passionnée par l’histoire de la Première Guerre mondiale, loin de là. Tout juste ai-je étudié cette page d’histoire à l’école et en ai-je gardé en mémoire quelques souvenirs… Pourtant, je dois dire que ce lieu symbolique a vite fait de vous captiver. Grâce notamment à ce wagon, dont l’épopée sert de fil rouge tout au long de la visite…
J’ai beaucoup aimé la bande-son, dans la zone du wagon, qui raconte les jours précédents la signature… un peu comme si on y était. La pelisse en fourrure de l’un, l’attitude de l’autre, les mots échangés, le temps gris et pluvieux dehors. Pas besoin de lire des kilomètres de texte pour se replonger dans ces journées…
1. Que raconte ce musée ?
C’est avant tout le musée de l’Armistice de 1918. Il raconte par le menu les trois jours entre l’arrivée des deux trains, celui des représentants Alliés et celui des Allemands, et la signature de l’Armistice, le 11 novembre à 5 h 15 du matin.
2. Qu’y a-t-il dans la clairière ?
Outre le bâtiment du musée, on trouve dans cette clairière (en 1918, c’était une simple futaie, un endroit calme, retiré et discret) une statue du maréchal Foch, un jardin de la mémoire, un monument de la paix, mais surtout les emplacements, bien matérialisés au sol, où étaient garés les deux trains.
3. Le wagon, star du musée, est-il celui de la signature de l’Armistice ?
Eh bien non ! S’il ressemble comme deux gouttes d’eau au wagon de 1918 (forcément, il était d’une série voisine), ce n’est pas lui. L’original a été incendié, sans doute accidentellement, en avril 1945, à Berlin. Berlin où Hitler l’avait fait déplacer, après y avoir signé l’armistice entre le IIIe Reich allemand et le gouvernement français de Pétain, le 22 juin 1940. Comme une revanche doublée d’une vengeance.
Mais cette petite déception passée, il faut bien reconnaître que cela ne change pas grand-chose à l’intérêt du musée Mémorial de l’Armistice. La scénographie autour du « nouveau » wagon est très bien faite. Et les panneaux qui jalonnent le musée et retracent l’épopée du wagon d’origine sont une autre manière de raconter l’Histoire.
4. Que reste-t-il du « vrai » wagon ?
Si le wagon d’origine a brûlé, l’écusson et les rampes d’accès existent toujours. En 1992 et 1994, ces vestiges ont été récupérés, grâce à un dentiste d’Ohrdruf, le Dr Hopp. Ils sont présentés au musée Mémorial de l’Armistice, dans une vitrine, vers la fin de la visite.
5. Le musée ne parle-t-il que de la Première Guerre mondiale ?
Non, justement, il couvre une période bien plus large. Il détaille d’abord les prémices de la Première Guerre mondiale. Puis il continue le cours de l’Histoire après 1918, en évoquant le pacifisme, l’esprit de Locarno puis la nouvelle montée des périls, jusqu’à la Seconde Guerre.
Ainsi, parmi les récentes nouveautés du musée Mémorial de l’Armistice, un espace « D’une guerre à l’autre » explique pourquoi, après la boucherie de 1914-1918, une autre guerre arrive 21 ans plus tard.
6. Le musée Mémorial de l’Armistice
est-il à réserver aux passionnés ?
Non, pas vraiment, puisqu’il est une vraie leçon d’histoire sur la période de l’Entre-Deux-Guerres.
Ceci étant, le musée Mémorial de l’Armistice comblera aussi les vrais passionnés. Il propose notamment une section sur « La guerre des tranchées », qui détaille les différentes batailles (Meuse, Verdun, Somme…).
Avec notamment des visionneuses, qui permettent de passer en revue 850 vues stéréoscopiques. Certaines images sont très dures. Mais elles ne font que montrer vie et mort dans les tranchées.
7. Qu’y voit-on d’exceptionnel ?
Il y a plein de vieilles photos, d’extraits de journaux d’époque, d’obus, d’armes, de maquettes, d’uniformes…
Mais je me suis particulièrement arrêtée devant une (vraie) affiche de l’Ordre de mobilisation générale. Et aussi devant cette photo prise juste avant que le maréchal Foch parte à Paris pour porter à Georges Clémenceau la convention d’Armistice signée. Il est entouré des Français et des Britanniques composant la délégation.
8. Les nouvelles technologies ont-elles fait leur entrée au musée ?
Oui et non. Pas de tablette interactive pour visiter le musée Mémorial de l’Armistice. En revanche, la vidéo y a fait son entrée et j’ai vu notamment un petit film en 3D sur le départ des troupes à la guerre, fleur au fusil, comme on raconte.
Par ailleurs, on peut aussi voir le récit de ces jours avant l’Armistice, traité comme une BD mais sur grand écran.
9. Le musée cultive-t-il
l’esprit de revanche ?
Au centre de la clairière, il y a, c’est vrai, une immense dalle sur laquelle est gravée ce message : « Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l’empire allemand, vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir ».
Mais, à part ce rappel, le musée Mémorial de l’Armistice veut être un lieu de paix, comme le dit cette œuvre contemporaine.
Emmanuel Macron et Angela Merkel sont d’ailleurs venus au musée Mémorial de l’Armistice, à l’occasion du centenaire, pour redire ensemble la valeur de la réconciliation. Et signer le livre d’or aussi.
10. Ce que j’ai préféré ?
J’ai beaucoup aimé la bande-son, dans la zone du wagon, qui raconte les jours précédents la signature… un peu comme si on y était. La pelisse en fourrure de l’un, l’attitude de l’autre, les mots échangés, le temps gris et pluvieux dehors. Pas besoin de lire des kilomètres de texte pour se replonger dans ces journées, entre le 8 et le 11 novembre.
Ce récit ne dure que quelques minutes (on peut bien sûr le réécouter une ou plusieurs fois…) mais il constitue une très bonne introduction à la visite. C’est le petit plus qui change tout et qui fait que même moi, j’ai trouvé plaisir à ce musée…
Le musée Mémorial de l’Armistice
en pratique
Route d’Aumont, 60 200 Compiègne
03 44 85 14 18
Du 1er avril au 30 septembre, ouvert tous les jours de 10 h à 18 h
Du 1er octobre au 31 mars, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 17 h 30.
Entrée 7 €, 5 € pour les 7/18 ans, gratuit – 7 ans
Accès personne à mobilité réduite
Parking gratuit.
J’ai payé moi-même mon entrée.
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