2019 est l’année de l’eau en Wallonie. Y avait-il meilleur moment pour un petit séjour à Spa, dont le nom est devenu synonyme de bien-être et de détente ? Assurément non ! Le mois dernier, j’ai donc passé deux jours dans cette cité mondialement connue, entourée de forêts et posée dans les Hautes Fagnes. Le temps d’une rapide exploration et d’une journée découverte aux Thermes de Spa. Soins, lâcher prise et chouchoutage maxi, ah que c’était bon !
Nous avons devisé, tout en ressentant la multitude de petites bulles bien fermes sur tout le corps. J’ai particulièrement aimé leur effet sur la nuque, à la base des cheveux. Et j’ai eu l’impression divine d’être une petite chose minuscule, immergée toute entière dans un verre d’eau pétillante…
Tout a commencé par un petit voyage en funiculaire jusque sur la colline Balmoral, là où se trouvent les nouveaux Thermes de Spa, ouverts en 2004. Si vous venez de l’extérieur, c’est payant. Si vous logez au Radison Blu Palace Hotel (comme nous, je vous en reparlerai dans un autre post), c’est gratuit… et c’est faisable en peignoir, les deux établissements étant reliés entre eux.
Le voyage, qui offre une belle vue sur la ville et les environs, est ultra rapide, c’est vrai. Mais il permet de laisser sa vie et ses soucis derrière soi et d’entrer dans un univers tout entier dévolu au bien-être. Et ça, j’adore !
Tout sur l’eau de Spa
Accueillie par la directrice des Thermes de Spa, j’ai eu droit à un petit cours, vite fait bien fait, sur l’eau de Spa et ses vertus un peu magiques. Pour faire court, disons que Spa compte une soixantaine de sources au total. L’eau, qui filtre à travers les massifs rocheux, se charge en minéraux et c’est cela qui lui donne ses propriétés curatives. Ici, aux Thermes de Spa, c’est l’eau de la source Marie-Henriette (du nom de la deuxième reine des Belges, qui a vécu ici à la fin de sa vie) qu’on utilise depuis 150 ans pour prodiguer les soins. C’est elle d’ailleurs (l’eau, pas la reine…) qui s’écoule dans la fontaine en marbre de l’entrée du complexe.
Les bassins, eux, sont alimentés par la source Clémentine, tandis que la Reine Bleue est mise en bouteille.
Travaux pratiques
Mais revenons un instant à la source Marie-Henriette. Son eau, aux vertus adoucissantes et apaisantes, est utilisée dans les soins pour peaux sensibles mais aussi pour soigner les brûlés. C’est elle qui rentre dans la composition des crèmes de la marque Sothys, partenaire de Spa depuis des années.
Après cette entrée en matière, j’avais hâte de passer aux travaux pratiques ! Accueillie à l’entrée de l’Institut, j’ai reçu ma feuille de route pour la journée, mon peignoir ainsi que de belles pantoufles siglées Thermes de Spa (en plus, elles sont offertes !).
Bain carbogazeux, star des Thermes de Spa
Juste le temps d’une petite visite et c’était l’heure de mon bain carbogazeux. Le soin star ici, avec le bain de tourbe…
La dame qui m’a installée, m’a expliqué que cette eau Marie-Henriette, naturellement gazeuse, agit sur la circulation sanguine, diminue la pression artérielle et fait baisser le stress. Le tout dans une baignoire en cuivre, indispensable à la réaction de l’eau.
Mon compagnon a plongé dans la baignoire d’à côté et, pendant une vingtaine de minutes, nous avons devisé, tout en ressentant la multitude de petites bulles bien fermes sur tout le corps. J’ai particulièrement aimé leur effet sur la nuque, à la base des cheveux. Et j’ai eu l’impression divine d’être une petite chose minuscule, immergée toute entière dans un verre d’eau pétillante. Le tout, accompagné par une musique apaisante et avec la nature en spectacle. Une vraie « happiness therapy » !
Se reposer et boire, boire…
Après ce bain carbogazeux bienfaisant, il était temps de prendre un peu de repos ! Aux Thermes de Spa, on aime le répéter. Entre les soins, il est important de ne rien faire. J’ai bien dit RIEN, ce qui, pour moi, est un concept assez vide de sens… Ne rien faire signifie s’allonger, bien s’installer, se détendre, lâcher prise et juste laisser le temps s’écouler.
On peut aussi, et c’est même conseillé, aller boire un verre d’eau, un thé ou une tisane, offerts ça et là à l’Institut. L’eau de Spa est excellente pour la santé, vous l’avez compris, et cela permet d’évacuer ses toxines.
Douche thermale
Ces lourdes tâches étant accomplies, suite de mon programme avec la fameuse douche thermale, toujours avec la Marie-Henriette. Si vous n’avez pas bien suivi, c’est le nom de l’eau, pas celui de la gentille dame de l’Institut, qui a réussi à me prendre en photo tout en maniant le gros tuyau…
But de cette douche avec un jet très puissant ? Effectuer un drainage lymphatique… de la tête aux pieds !
Cette photo me rappelle que j’ai oublié de vous dire que l’eau Marie-Henriette est sacrément ferrugineuse ! Eh oui, le carrelage tout blanc est devenu flammé en peu de temps, juste sous l’effet de l’eau ! Est-ce pour cela qu’on se sent pousser des ailes en sortant de là ?
Déjeuner en peignoir, je kiffe !
Midi pile. Il était temps de trouver le lunch buffet. Ici, à l’Institut, l’heure c’est l’heure et on dispose de 45 minutes pour déjeuner, dans un créneau bien défini.
Je dois dire que déjeuner en peignoir est un truc que j’adore ! C’est régressif, délicieux, plus encore dans l’environnement très nature des Thermes de Spa.
Et ce ne sont pas les mets du buffet, aussi appétissants que savoureux, qui ont gâché mon plaisir de déjeuner en peignoir… et en paix.
Soin beauté Sothys aux Thermes de Spa
Un café plus tard, retour à l’Institut, cette fois pour un soin beauté visage avec les produits Sothys, concoctés avec la fameuse Marie-Henriette, toujours elle. Une heure délicieuse avec Kanthie, qui a commencé par me poser un masque, convenant à toutes les peaux, même les plus sensibles.
Puis a suivi un massage manuel, avant un deuxième massage avec… des cuillères en porcelaine. Trempées dans des glaçons, elles ont pour effet d’apaiser et de favoriser la circulation dans les yeux. Étonnant !
Trois heures aux
Thermes de Spa
Mon compagnon étant à son tour sorti de sa cabine, repulpé, détendu et même un peu rajeuni m’a-t-il semblé, le moment était venu d’explorer les Thermes de Spa. Et trois heures, c’était assez pour tout tester. L’espace textile (c’est-à-dire avec maillot), avec sa grande salle de repos, son hammam et son sauna avec vue panoramique sur la ville. L’espace naturiste, avec son hammam, son sauna, son jacuzzi et ses bains chaud et froid.
Spa plutôt que
haute-montagne
Et aussi les espaces de détente et de repos, dont la salle sous lumière de Wood. Là, une lumière bleue, produite par des lampes, provoque une décharge d’ions négatifs, qui facilite la relaxation. La musique zen et la diffusion d’arômes apaisants (mélisse et
lavande ce jour-là) font le reste… Il paraît qu’une petite demi-heure sous lumière de Wood fait autant de bien qu’une journée en haute-montagne. Cela tombe bien, j’aime pas la montagne !
Bassins à 33 degrés
Détendue comme jamais, il me restait à plonger dans les bassins remplis d’eau Clémentine, chauffés à 33 degrés. Le remboursement des cures ayant été supprimé en 1993, les Thermes de Spa ont largement parié sur la balnéothérapie et les activités thermoludiques.
Environ 200 000 personnes fréquentent chaque année ce lieu magique. Ce n’est pas pour rien…
Pierre le Grand déjà…
Bon, j’écris, j’écris mais je dois aussi vous dire quelques mots de la ville de Spa (je vous reparlerai des sources dans un prochain post). Même si les débuts du thermalisme remontent au XVIe siècle, c’est Pierre le Grand, tsar de Russie, qui lance vraiment la station en 1717. À sa suite, d’autres grands noms fréquentent Spa, qu’il s’agisse de Victor Hugo, Jacques Offenbach, Alexandre Dumas ou Pauline Bonaparte…
Casino et ancien établissement des Bains
Ici, on n’est jamais loin de la forêt, avec toujours une vue sur les Hautes Fagnes et ses verts paysages. J’aime beaucoup la place sur laquelle donne le Casino de Spa, cœur battant de la vie culturelle. Grandeur de l’architecture néo-classique dans un écrin de nature.
À deux pas du Casino, on s’arrêtera un instant devant l’élégante façade de l’ancien établissement thermal, construit en 1867. Chic et moderne pour l’époque, il proposait déjà bains de tourbe, bains carbogazeux, douches thermales et soins de balnéo. Fermé depuis des années, il est appelé à devenir un hôtel. Avec charme, forcément…
Parc de Sept Heures,
rendez-vous des bobelins
Mais mon endroit préféré à Spa est le Parc de Sept Heures, ainsi nommé parce que les bobelins, entendez par là les curistes, s’y promenaient en fin de journée.
À l’entrée du parc, on trouve la Galerie Léopold II, un ensemble composé de deux pavillons reliés par une promenade couverte. Cette construction métallique très fin XIXe figure aujourd’hui sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie. Un petit coup de neuf ne serait pas un luxe je trouve, mais il me semble que c’est prévu au programme…
L’ensemble du Parc de Sept Heures constitue en tout cas un beau poumon vert, où il fait bon se poser ou flâner, notamment le dimanche matin, lors d’un marché aux puces. Quand d’importantes manifestations, comme les Francofolies de Spa, n’y ont pas lieu.
Un lieu vraiment historique
Si vous êtes plutôt histoire, passez voir l’ancien hôtel Britannique. Aujourd’hui internat pour garçons, c’était autrefois le quartier général de l’armée impériale allemande, de mars à novembre 1918. C’est là que les dernières grandes offensives allemandes ont été planifiées et que l’empereur Guillaume II a abdiqué.
Il s’appelait Titanic…
Si vous êtes plutôt fleur bleue, passez devant l’hôtel Cardinal, place Royale. La silhouette de Georges Krins rappelle que c’est ici qu’a vécu le premier violon du RMS Titanic, mort en 1912… lors du naufrage.
Une histoire que racontait souvent ma grand-mère, née huit ans avant le naufrage. Sûr qu’elle aurait aimé Spa et la petite musique nostalgique qui en émane…
Les Thermes de Spa en pratique
Thermes de Spa, colline d’Annette et Lubin, 4900 Spa.
00 32 87 77 25 60
Le forfait Marie-Henriette comprend un bain carbogazeux, une douche thermale, un soin visage réalisé avec l’eau thermale de Spa, un lunch et un accès à l’ensemble des équipements (espaces textile et naturiste avec saunas, hammams et espaces de relaxation, piscine intérieure et extérieure…). Il est au prix de 155 €.
Pour une formule mini, la découverte tradition à 48 € comprend une entrée aux Bains de 3 h ainsi qu’un bain carbogazeux OU un bain Niagara OU une douche thermale.
Entrée seule aux Thermes, 20 € les 3 heures et 31 € la journée entière.
Billet de funiculaire entre la ville et les Thermes de Spa : 1,50 € l’aller simple, 3 € l’aller-retour.
D’autres formules sur le site.
Le forfait Marie-Henriette m’a été offert par les Thermes de Spa, merci à eux !
Nous avons payé le forfait de la personne qui m’accompagnait.
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