Avec sa vieille ville fortifiée, ses ruelles pavées, sa plage et ses digues, Boulogne-sur-Mer est une destination idéale par grand bleu. Mais vous savez bien ce que c’est ici. On part parfois sous le soleil et le temps se gâte en route… Ne rebroussez pas chemin pour autant ! À Boulogne-sur-Mer, il y a de passionnantes visites à faire, même s’il drache à mort… Nausicaà bien sûr mais aussi la crypte de la basilique Notre-Dame et le château-musée…
Depuis février dernier, le château-musée de Boulogne-sur-Mer présente une autre momie, prêtée par le musée de Dunkerque pour cinq ans au moins. C’est la momie dorée d’Antinoé, 1780 ans, entièrement recouverte de feuilles d’or…
La crypte de la basilique Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer, c’est un peu la divine surprise de la ville. Comme beaucoup de visiteurs, je ne m’attendais pas à tant de beauté…
Quelle histoire !
Lors de votre prochain passage à Boulogne-sur-Mer, filez donc dans la ville haute et rendez-vous à la basilique. Impossible de la rater ! Son dôme, qui culmine à 101 mètres, se voit de loin en ville. Quant à son architecture, elle est inspirée à la fois de Saint-Pierre de Rome, du Panthéon et des Invalides, autant dire qu’elle en impose…
L’histoire de la crypte est bien sûr liée à celle de la basilique, qui est tout, sauf un long fleuve tranquille !
À l’origine, c’est une abbatiale, construite au XIIIe siècle, qui s’élevait ici. Détruite en 1798, en pleine folie révolutionnaire, ses ruines n’ont été déblayées que plus tard. C’est à ce moment-là, en 1828, que la crypte romane de l’abbatiale est redécouverte. Elle deviendra le cœur de la crypte de la nouvelle Notre-Dame, achevée dans les années 1850, sur les fondations de l’église médiévale.
Après avoir fait un tour à l’intérieur de cette nouvelle basilique (qui, perso, ne m’a pas laissé un souvenir impérissable…), glissez-vous sous ses pieds…
Plus vaste crypte de France !
Entre 2010 et 2015, d’importants travaux de restauration et de valorisation ont été réalisés dans la crypte et, depuis, quelle merveille !
Avec ses 1400 m2 et ses quatorze salles souterraines qui forment un vrai dédale, c’est la plus vaste crypte de France !
Ce que je préfère ici ? Ce sont ces somptueux décors peints, qui couvrent murs et voûtes et racontent l’histoire de la Chrétienté en 150 tableaux. Environ 4000 m2 de peintures, sur des murs de plus d’une centaine de mètres de long !
Vierge nautonière
Mais il y a aussi des statues du XIVe au XIXe, des bas-reliefs, des tableaux et une cuve baptismale romane. Quant à la collection lapidaire, elle couvre toutes les époques, comprenant des vestiges romains mais aussi des fragments architecturaux plus récents.
Quant à cette Vierge nautonière posée dans une embarcation, je suppose qu’elle a un lien avec cette célèbre légende boulonnaise. Celle-ci raconte que, vers 636, une embarcation sans équipage, mais transportant une statue de la Vierge, accosta à Boulogne-sur-Mer. À ce moment-là, la Vierge serait apparue dans la chapelle, située à l’emplacement de la future basilique Notre-Dame…
La crypte en pratique
Crypte, entrée par la cathédrale, rue de Lille, 62 200 Boulogne-sur-Mer.
03 21 87 81 79
crypte.ville-boulogne-sur-mer.fr
Dans cette période post Covid-19, visite uniquement sur réservation.
Sinon, du 2 mai au 30 septembre, de 9 h 30 à 18 h
Du 1er octobre au 30 avril, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30
Fermé deux semaines en janvier ainsi que le 1er mai, 25 décembre et 1er janvier.
Entrée 5 € et 3 € réduit (16/25 ans, + 65 ans, étudiants), gratuit – 16 ans
Billet couplé crypte + musée 10 € et 6 € réduit
Location d’un visioguide 2 €
Premier dimanche du mois : 2 €.
Site accessible aux personnes à mobilité réduite.
Le château-musée de Boulogne-sur-Mer, quel joyau !
L’ancien château (sans donjon !) du comte Philippe Hurepel, fils du roi Philippe Auguste, est toujours debout, joyau de la ville fortifiée et pièce-maîtresse de l’enceinte.
Un beau spécimen de château-fort, dont on dit que c’était la forteresse la plus moderne d’Europe, au moment de sa construction, au XIIIe. Depuis, il a coulé beaucoup d’eau sous le pont-levis et le château est devenu caserne puis prison, avant d’abriter le musée de Boulogne-sur-Mer. Mais il conserve, évidemment, son architecture médiévale massive, qu’on observera également à l’intérieur.
Pacha Mariette
Bon, alors qu’y a-t-il au juste à voir dans ce château-musée ? Beaucoup de choses différentes. Peut-être même trop, ce qui prive un peu ce musée d’une identité bien définie. En même temps, dans ce tour du monde des cultures et des arts, chacun y trouvera son compte et ça, lors d’une visite en famille, c’est plutôt pas mal…
Lui, c’est Auguste Mariette et son portrait posthume trône au château-musée de Boulogne-sur-Mer. Normal quand on sait que ce grand égyptologue français est né dans la cité portuaire et qu’il est tombé amoureux de la civilisation égyptienne au château-musée, qui présentait déjà quelques objets égyptiens à l’époque. La boucle est donc bouclée en quelque sorte…
Près de deux siècles plus tard, le musée possède plus que jamais une collection égyptienne remarquable, dont cette momie.
D’une momie à l’autre
Arrivée à Boulogne-sur-Mer il y a presque deux cents ans, dans un sarcophage qui n’était pas le sien, c’est donc elle que Mariette a dû contempler pendant des heures… La momie d’un homme (on voit toujours les poils de sa barbe), dont on ne sait rien ou pas grand-chose. Tout juste peut-on dire qu’il a vécu entre la 21e et la 26e dynastie, c’est-à-dire entre – 1069 et -525 avant J.-C. Plutôt vague, je vous le concède…
Depuis février dernier, le château-musée abrite une autre momie, prêtée par le musée de Dunkerque pour cinq ans au moins. C’est la momie dorée d’Antinoé, 1780 ans, entièrement recouverte de feuilles d’or, symbole d’éternité. Je n’ai malheureusement pas sa photo, enfin pas pour l’instant… Comme vous savez, les derniers temps ont été un peu chahutés…
Voici en revanche le sarcophage médian de Nehemsimontou, également présenté dans ce département d’égyptologie.
Il date de – 780 à -656 avant J.-C, est en bois polychrome et se lit un peu comme une BD…
Quel voyage !
Mais il y a beaucoup d’autres pièces à découvrir, bas-reliefs, vases canope en calcaire ou en albâtre ou oushetis, ces petites statuettes qu’on plaçait dans les tombes pour servir dans le monde des morts…
Au chapitre des civilisations anciennes, le château-musée de Boulogne-sur-Mer possède également une impressionnante (450 pièces !) collection de céramiques grecques et italiotes. Vases, gourdes, amphores, coupes, vases à parfum, c’est la deuxième collection de France, après celle du Louvre !
Mais le périple est encore loin d’être fini ! On poursuit la balade entre Amérique précolombienne, Océanie, Afrique et Alaska. Et, au fil des salles, on découvre masques, pirogue de guerre maori, statuettes d’ancêtres, flèches-harpons, coiffes, parures en perles ou vases… C’est riche, extrêmement varié et étonnant, même si on peut avoir l’impression de se perdre un peu entre les cultures, souvent inconnues, et les continents.
Il vaut donc mieux ne pas trop de soucier de géographie et se contenter d’admirer ces objets du quotidien, simples mais tellement beaux.
Artistes de la Côte d’Opale
Après avoir vogué d’une culture à l’autre (parfois sans boussole…), j’ai retrouvé mes repères dans le département des beaux-arts et des arts décoratifs.
Après le bel ensemble de peintures italiennes et flamandes, je me suis longuement arrêtée devant des pièces d’Émile Gallé et de René Lalique, deux verriers de génie que j’adore. J’ai choisi de vous montrer ce Vase rose de Gallé et ce Vase Lutteurs de Lalique. Deux pures merveilles aux côtés d’autres vases, coupes ou flacons.
Mais ce que j’ai préféré au musée-château de Boulogne-sur-Mer, c’est la sublime collection de peintures du XIXe, et notamment d’artistes de la Côte d’Opale. Il y a là des Sisley, Corot, Le Sidaner, Roussel, Lepic ou Courbet. Et aussi une série de merveilleux Boudin, mon peintre préféré je crois, dont ce subtil Coucher de soleil, Saint-Valery-sur-Somme…
Ou ce Étaples-sur-Mer, signé Eugène Boudin aussi.
Ces dames de la Côte…
Si je m’écoutais, je vous les montrerais tous. Mais soyons raisonnables… Parmi mes préférés, La Femme aux épaves de Francis Tattegrain, dont la présence semble quasi réelle…
Ou cet époustouflant Les Moulières au soleil couchant de Georges Maroniez, un peintre (très) légèrement contemporain des précédents mais qui a le même don pour jouer avec la lumière.
Pour finir, ne quittez pas le château-musée de Boulogne-sur-Mer sans faire le circuit des souterrains. On y découvre les fondations du château et on admire les somptueuses voûtes gothiques de la salle de la Barbière. Encore un autre monde…
Le château-musée
de Boulogne-sur-Mer en pratique
Rue de Bernet, 62 200 Boulogne-sur-Mer
03 21 10 02 20
musee.ville-boulogne-sur-mer.fr
Parking boulevard Eurvin, face au stade.
Pendant cette période post Covid-19, les visites se font prioritairement sur réservation au 03 21 10 02 28.
Le tarif d’entrée est exceptionnellement de 4 €, certaines salles étant fermées.
Sinon, ouvert du 2 mai au 30 septembre, de 9 h 30 à 18 h
Et du 1er octobre au 30 avril, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30
Fermé le 1er janvier, 1er mai, 24, 25 et 31 décembre.
Tarif : 6 € plein, 4 € réduit (16/25 ans, + 65 ans, étudiants)
Exposition temporaire 3 € plein, 2 € réduit
Les deux 7 € plein, 5 € réduit
Gratuit – 16 ans et chaque 1er dimanche du mois.
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2 Commentaire(s)
Super sur Boulogne sur mer je me suis rappelée mon enfance car c’est la ville de ma naissance
Ravie de vous avoir rappelé de bons souvenirs !