Vous aimez les châteaux forts qui racontent le chevaleresque Moyen Âge ? Vous aimez grimper au sommet d’un donjon crénelé, pour découvrir la ville posée à ses pieds ? Même si vous en frissonnez d’horreur, les instruments de torture des bourreaux de l’époque vous attirent ? J’en suis persuadée, vous allez aimer la visite du château des Comtes à Gand ! Pour son histoire mouvementée et ses vieilles pierres. Mais peut-être plus encore pour le parcours audioguidé, commenté par Wouter Deprez, un comédien flamand, drôle, si drôle. Un, deux, trois, on saute à pieds joints dans le XIIe siècle…
Avec mon compagnon du jour, nous avons surtout beaucoup ri en écoutant Wouter Deprez raconter les tentatives de rapprochement amoureux entre les deux jeunes gens. On dirait presque qu’il était caché derrière une porte du château des Comtes pour connaître tant de détails…
Oui, c’est vrai, le château des Comtes à Gand ne renferme ni meubles ni tapisseries d’époque. Mais c’est le seul château fort médiéval de Flandre, dont le système de défense soit presque intact. Et en cela, il vaut déjà une visite !
Imposante forteresse entourée de douves (elles ont été remises en eau en 2016), elle est le parfait symbole de cette ville de Gand, fière et un peu rebelle.
Je ne vais pas vous raconter toute son histoire, longue comme un jour sans pain. Mais sachez que le château des Comtes de Gand a été construit par le comte Philippe d’Alsace en 1180. Il vient remplacer une archaïque construction en bois, devenant la résidence des Comtes de Flandre pour des siècles.
Fortes têtes, ces Gantois !
À cette époque-là, Gand est une ville phare d’Europe occidentale. Grâce au commerce de la laine, elle grandit et prospère, comptant toute une série de riches marchands.
De sacrées fortes têtes, ces Gantois ! Au point que Philippe d’Alsace et ses successeurs ont dû utiliser plus d’une fois le système défensif du château contre les habitants de la cité, toujours prompts à se rebeller !
Au XIXe, une filature occupe le château (mais si !), des masures d’ouvriers étant réparties un peu partout dans la cour…
Et c’est au début du XXe que la forteresse sera (joliment) restaurée par la ville. Qui, il est vrai, accueille la prestigieuse Expo Universelle en 1913.
Dans le cabinet du bourreau
du château des Comtes
Voilà, je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire du château des Comtes à Gand. Commençons plutôt la balade, que j’ai entamée par la cour… histoire de profiter de la lumière de ce bel après-midi de janvier.
On découvre de l’intérieur le rempart flanqué de 24 tours et on profite, à travers les meurtrières, de vues insolites sur la ville.
Au fil de la promenade, on découvre les anciens lieux d’aisance (comme on disait) du château, qu’il est dorénavant interdit d’utiliser. Mais, franchement, qui aurait pu avoir cette idée bizarre ?
Accessible aussi de la cour, le cabinet du bourreau, installé dans l’ancien garde-manger. Perso, je n’ai que très peu d’intérêt pour ces horribles instruments de torture. Sauf à considérer qu’ils en disent long sur l’époque en question… Mais j’imagine qu’il y a bien des gens que cela intéresse…
Quel humour ce guide virtuel !
Bon, après cette mise en bouche qui a permis de remonter le temps, nous voici à l’intérieur du château. On traverse la grande salle qui abrite la boutique et on prend les audioguides permettant de faire la visite en compagnie de l’humoriste gantois Wouter Deprez. Et alors là, si j’ai un seul conseil à vous donner, c’est de ne surtout pas vous priver de ce plaisir (compris en plus dans le prix de l’entrée !) Cet homme-là est follement drôle et a le talent rare de transformer une simple visite en moment jubilatoire !
Je ne vous promets pas que vous verrez les pièces dans cet ordre-là, ayant pris quelques libertés avec le sens de la visite. Mais sûr que vous passerez par la chambre d’Élisabeth de Vermandois, que notre Philippe d’Alsace a épousée… alors qu’ils étaient à peine ados ! J’y ai improvisé un (faux) petit air d’harpe. Mais, avec mon compagnon du jour, nous avons surtout beaucoup ri en écoutant Wouter Deprez raconter les tentatives de rapprochement amoureux entre les jeunes gens. On dirait presque qu’il était caché derrière une porte du château des Comtes pour connaître tant de détails…
À chacun son châtiment
Hilarant aussi son commentaire dans la pièce d’attente de la salle d’audience ! Le Gantois condamné au percement de la langue par un clou ? Il avait commis le crime (de lèse-majesté) de dire du mal du Comte de Flandre… Ça ne rigolait pas à l’époque !
Chaque acte de rébellion, chaque acte répréhensible avait son châtiment dédié, décrit sur cette série de fanions. Fortes têtes peut-être ces Gantois mais aussi soumis à une oppression féodale, des abus de pouvoir et des méthodes de torture que personne ne doit regretter ici…
Au fil des pièces, le sympathique narrateur, doté d’un petit accent que j’adore, raconte dans son style inimitable combats, joutes, amours courtois et grands travaux du Comte mais aussi difficultés amoureuses entre ce dernier et Élisabeth… qui ne lui donnera jamais d’héritier. Le tout, en nous baladant dans une forteresse (malheureusement) assez vide.
Mais heureusement pour les passionnés de Moyen Âge, une série d’armures, de cottes de mailles et d’armes sont présentées dans la grande salle, avant l’accès au donjon.
En-haut du donjon
du château des Comtes
Car oui, monter au donjon est l’un des plaisirs de cette visite. De là-haut, on domine la ville, bien plus encore que depuis le rempart. Ce jour-là, la lumière était superbe, illuminant l’ancien marché aux poissons, les différents clochers et les jolies maisons gantoises…
Avant de quitter le château des Comtes à Gand, je suis remontée au sommet du donjon, me doutant bien qu’un si bel après-midi ne pouvait déboucher que sur un somptueux crépuscule…
Juste le temps de faire quelques clichés de l’extérieur du château, avant la tombée de la nuit. Moment décidément magique…
Le château des Comtes en pratique
Sint-Veerleplein 11, 9000 Gent
00 32 92 25 93 06
Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h
Entrée 12 €, -12 ans gratuit, -19 ans 2 €, -26 ans 7 €. Gratuit pour tous avec la City Card Gent
Audioguide (en français évidemment !) inclus dans le billet d’entrée.
Prévoir environ 1 h 30 pour la visite.
historischehuizen.stad.gent (en français aussi)
visit.gent.be (en français)
Pour aller à Gand en voiture
Si vous comptez aller à Gand en voiture, il y a des choses à savoir absolument !
Le centre-ville a été pensé pour les piétons et cyclistes… donc pas pour les voitures !
Une zone de basses émissions a ainsi été mise en place dans tout le centre, dans laquelle il faut obligatoirement que les véhicules immatriculés à l’étranger soient enregistrés.
Tout se passe sur lez.stad.gent (site en français), où vous pourrez vous enregistrer et acheter si nécessaire un permis ou un Pass journée (35 € mais il peut être utilisé 8 journées par an).
Munissez-vous de votre carte grise car vous aurez besoin de pas mal de renseignements techniques…
Si tout cela vous arrête, il y a d’autres solutions. Venir en train, en transports en commun ou, mieux, prendre votre voiture (sans le permis de circuler évoqué plus haut) puis la navette gratuite entre l’un des deux parkings situés à la périphérie et le centre-ville.
Tout est expliqué sur visit.gent.be, dans la rubrique Bon à savoir et Se déplacer.
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2 Commentaire(s)
Bonsoir , merci pour ce voyage en images
Merci d’être fidèle à Plus au nord, Chantal ! Je suis heureuse de vous apporter un peu d’évasion en ces temps difficiles