Voilà longtemps que j’en avais envie. Gravir l’un des terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle, en famille, un peu comme on va à la montagne. J’ai donc profité de la venue de mes neveux, Jean et Gabriel, pour tenter l’expérience, en compagnie d’Éric et de son fidèle drône. C’était un beau samedi de janvier, sans neige mais avec un ciel très pur, idéal pour admirer le panorama à 360 degrés. Allez, en route !
Hourra, nous sommes arrivés en haut d’un des terrils jumeaux, aussi fiers que des alpinistes qui auraient gravi le Mont Blanc ! Pourtant, avec ses 186 mètres, on est bien loin des 4807 mètres du toit de l’Europe…
Voilà plusieurs jours que je surveillais les prévisions météo… Impossible de remettre le week-end à Lille de mes (presque) Parisiens préférés, alors pourvu qu’il fasse beau ! Le ciel m’a exaucée (je dois avouer qu’il m’exauce souvent…) et c’est par une magnifique matinée que nous avons quitté, tous les quatre, la métropole lilloise. Direction Loos-en-Gohelle et plus précisément la rue Léon Blum, où un parking est prévu, juste après l’entrée de la fosse 11/19.
D’abord préparer sa balade sur plan
Décidant d’explorer l’ancienne base plus tard, nous ne sommes donc pas arrivés par cette passerelle verte, qui relie la fosse 11/19 aux terrils.
Nous avons emprunté l’entrée piétonne de la rue Léon Blum, située juste après le parking.
Puis nous avons étudié de près la topologie des lieux et les circuits possibles, autour des terrils jumeaux mais aussi pour en faire l’ascension. Les plans ne manquent pas, preuve que le site a été pensé et aménagé pour les balades en famille.
Un autre panneau rappelle les dangers à ne pas sous-estimer sur le site des terrils jumeaux. On se trouve ici sur des pyramides érigées avec des déchets miniers, ne l’oublions pas.
Juste suivre les panneaux
Ceci étant rappelé, en route pour l’aventure… qui commence plutôt tranquillement, sur un chemin bien large. En ce mois de janvier, les arbres sont tout nus et on a quelque peine à trouver cette flore sauvage qui a colonisé les terrils jumeaux et leur confère leur intérêt écologique.
Quelques pas encore et un panneau nous indique le chemin vers le point de vue panoramique, notre graal du jour.
La route est bien balisée, impossible de se tromper. Depuis que le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est devenu Patrimoine mondial de l’Unesco, au titre de Paysage culturel évolutif, le site est apprécié pour ses grands espaces.
Apprécié par les promeneurs mais aussi par les sportifs aguerris qui grimpent les terrils jumeaux comme moi je monte au premier étage de ma maison… Nous en avons croisé plusieurs, préparant peut-être le trail des pyramides noires et profitant de ce terrain idéal pour s’entrainer.
Pause sandwich
Midi ayant largement sonné, j’ai proposé de tirer nos sandwiches du sac à dos… Car, même si on ne s’attaquait pas à l’Himalaya, on avait tout de même prévu de quoi casser une petite croûte…
Et ça tombait bien puisqu’on arrivait sur le plateau, où on allait pouvoir faire une petite pause, le temps de finir le repas.
Ce qu’on appelle plateau est en fait un terril tabulaire, qui n’a jamais atteint sa forme conique. Une sorte de terril aplati, qui porte le numéro 74b, et d’où on a déjà une très belle vue sur les environs.
Nos sandwiches et nos gâteaux engloutis, en avant vers les sommets ! Ou plutôt vers le sommet du 74a, seul des deux terrils jumeaux accessible actuellement, l’autre étant « fermé » pour cause de travaux sur l’escalier géant.
Grimper, grimper
les terrils jumeaux
Cela commence à grimper plus sérieusement, jusqu’à cette plateforme délimitée par une série de larges piquets en bois.
La vue est de plus en plus chouette avec le terril 74 presqu’à portée de main. Et, au milieu du paysage, la tour en béton des années 1960 du 11/19.
Encore un coup d’œil sur les cités minières alentour, et c’est parti pour le dernier tronçon de l’ascension de notre 74a. Au-dessus de nos têtes, les nuages moutonnent et on a l’impression d’être debout quelque part dans le ciel…
On emprunte les quelques marches… qui ne mènent nulle part. Juste une pente très raide et ravinée que Jean est déjà entrain de gravir.
Comme lui, je préfère prendre le ravin pour chemin, de peur de glisser et de dégringoler tout le cône noir. L’exercice se corse et il vaut mieux prendre appui de part et d’autre, tout en montant.
Tout en haut des terrils jumeaux
Hourra, nous sommes arrivés tout en haut d’un des terrils jumeaux, presque le toit du monde ! Aussi fiers que des alpinistes qui auraient gravi le Mont Blanc ! Pourtant, avec 186 mètres, on est bien loin des 4807 mètres de notre sommet national. Même si, paraît-il, ces terrils sont les plus hauts d’Europe…
On prend quelques minutes pour admirer la vue à couper le souffle. Grand bleu côté ciel, calme absolu et bel alignement des cités minières au loin.
En redescendant, petit selfie de groupe sur le plateau, avant de prendre la route vers l’ancienne fosse 11/19. Un post de mon ami Laurent Bouvier, vu sur Facebook, vient de m’apprendre que le site comptait autrefois 5 terrils, dont il ne reste aujourd’hui que nos terrils jumeaux. Dingue !
Mais où sont les poubelles ?
Ah oui, une petite suggestion pour les gestionnaires du site. Ne pourriez-vous pas installer quelques poubelles, par-ci par-là ? Nous avons gentiment mis nos ordures dans notre sac à dos. Mais on en connaît qui partent sans sac à dos…
Arrivée sur la base 11/19, où la plupart des installations minières sont toujours là. Les carreaux de fosse, le chevalement métallique des années 20, la tour d’extraction en béton de 1960 et la cité minière un peu plus loin.
Le site a connu une reconversion axée sur la culture et le développement durable. On y trouve aujourd’hui la scène nationale Culture commune, le CPIE La Chaîne des terrils ainsi que divers intervenants dans les domaines de l’éco-construction, les énergies renouvelables et les éco-matériaux. Tout un autre monde !
4,5 km en… presque trois heures !
Sur place, on trouve également un Timescope, ce formidable outil (gratuit en plus !) pour découvrir à quoi ressemblait la vie sur le site autrefois. Pour Jean et Gabriel, la petite vidéo a constitué un excellent complément à l’ascension du terril et à ma petite leçon d’histoire…
Et pour finir, je vous offre ces deux photos faites par Éric au drône. L’insecte volant est monté encore plus haut que nous, ce qui donne ces vues assez époustouflantes.
Ah, au fait, nous avons fait le circuit de 4,5 km environ. Ce qui nous a pris… presque trois heures, pique-nique, photos et selfies compris. La preuve qu’il y en a des choses à admirer sur le parcours…
Les terrils jumeaux en pratique
- Pour découvrir l’ensemble des terrils qu’il est possible de gravir, rendez-vous sur le site bassinminier-patrimoinemondial.org
Aller dans l’onglet Découvrir, puis sur Visiter et enfin sur Où grimper sur un terril ?
Une carte affichant l’ensemble des terrils ouverts à la balade apparaît…
- À la belle saison, le CPI Chaîne des terrils organise régulièrement des visites guidées des terrils du 11/19. chainedesterrils.eu
- L’office de tourisme de Lens-Liévin propose également diverses visites de la base 11/19, ainsi qu’un circuit en bus « De la mine au Louvre-Lens » qui fait étape à Loos-en-Gohelle. tourisme-lenslievin.fr
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4 Commentaire(s)
Merci pour ce témoignage très intéressant et qui donne envie d’explorer ce joyau de notre patrimoine minier
Lancez-vous ! Ce n’est pas si difficile !
Merci pour ces belles images.. Nous sommes venus il y a trois ans en septembre et nous sommes montés nous aussi tout en haut .Mon oncle était mineur et je voulais monter en souvenir de lui …. de la dure vie dans la mine qu’il savait si bien nous raconter .
Nous sommes du Gers et nous avons beaucoup énormément apprécié cette magnifique région .
https://www.youtube.com/watch?v=CjiJvIgaWj4
Merci de votre commmentaire. Eh oui, notre région est riche, belle, attachante et bien plus encore…