Bienvenue dans la Maison de Jules Verne ! C’est ici que l’auteur de Vingt Mille Lieues sous les mers a vécu 18 ans de sa vie et a écrit pas moins de 34 romans ! Pourtant propriétaire d’une maison à deux pas de là, l’écrivain décide en 1882 de louer la maison à la tour, imposante et spacieuse, pour y vivre et y recevoir ses nombreux visiteurs. Il a alors 54 ans, il gagne beaucoup d’argent et il a besoin d’une maison d’apparat…
Visite guidée, comme une balade dans la vie et l’œuvre de l’écrivain…
Là, installé dans son cabinet de travail, Jules Verne invente des histoires romanesques et écrit des heures. Quand je vois le temps que me prend ce blog, j’ose à peine imaginer celui que l’écrivain a consacré aux 34 romans rédigés ici !
En plus d’un siècle, la maison a subi bien des transformations. Pourtant, la magie opère toujours et on ressent une vraie émotion à parcourir cette maison d’écrivain, où des centaines de pièces et objets plongent dans une œuvre immense et une vie d’homme et d’élu local.
Une demeure de notable
Au rez-de-chaussée, c’est le quotidien d’un couple bourgeois presqu’ordinaire qui est évoqué.
Après le hall d’accueil, on entre par le jardin d’hiver. Avec ses nombreuses plantes exotiques, son sol en marbre et ses affiches de cinéma, j’aime beaucoup cet endroit, le plus lumineux de la maison .Le plus actuel aussi…
Après quoi, dans la salle à manger d’apparat, c’est beaucoup plus sombre. Les boiseries foncées, la cheminée néo-gothique, le plafond à caissons, tout en impose. Si le mobilier n’est pas celui d’origine, les placards abritent toujours de la vaisselle marquée PV comme Pierre Verne, père de l’écrivain et avoué. Mais il y a aussi un service à dessert avec les initiales JV.
Juste à côté, dans le salon de musique où le couple recevait ses amis les mercredis d’hiver, Jules Verne et sa femme Honorine trônent en majesté au mur.
Quand il rencontre (au mariage d’un ami) sa future femme, une veuve flanquée de deux petites filles, l’écrivain a 28 ans et fait partie d’un club de célibataires ! Son nom ? « Les onze sans femme ».
Après cela, vient le fumoir, une pièce cosy, décorée de photos de famille. Certaines sont signées du célèbre Nadar, celui-là même qui a initié Jules aux voyages en ballon…
En face, un beau portrait de l’écrivain, un masque mortuaire réalisé par Albert Roze, sculpteur amiénois, et les diplômes de Jules, un baccalauréat en lettres et un autre en droit. Papa était avoué…
Voyages, notes et croquis
Changement d’univers au premier, avec la reconstitution du dernier bateau de l’écrivain, le Saint-Michel 3. C’est avec cette goélette à vapeur qu’il a fait des croisières en Angleterre, Écosse, Scandinavie mais aussi en Méditerranée. Déjà très connu, il est souvent accueilli comme un prince. Par exemple en Italie, il est reçu chez le pape, tandis qu’on tire un feu d’artifice en son honneur en baie de Naples. Classe !
Il prend énormément de notes et fait des croquis qui lui serviront ensuite dans ses romans.
Bouquins à la chaîne
Puis voici le salon de l’éditeur Pierre-Jules Hetzel, personnage clef dans la carrière de Jules Verne. C’est lui qui a publié ses romans, d’abord sous forme d’épisodes dans un (ou des ?) magazine(s). Si les ventes fonctionnent, le roman sera publié dans une édition légère ou une édition cartonnée destinée aux collectionneurs.
Canapé et fauteuils proviennent du 18 rue Jacob à Paris et sont ceux dans lesquels George Sand, Alexandre Dumas, Victor Hugo ou Alphonse Daudet ont pris place. Oui, quand même…
Mais le saint du saint, l’antre de l’écrivain, se trouve au deuxième étage, minuscule et inaccessible, protégé par un cordon de velours.
Là, installé dans son cabinet de travail, Jules Verne invente des histoires romanesques et écrit des heures. Quand je vois le temps que me prend ce blog, j’ose à peine imaginer celui que l’écrivain a consacré aux 34 romans rédigés ici ! Non, non, je ne me compare pas. J’oserais pas…
En même temps, il n’avait pas trop le choix. Il avait signé avec Hetzel un contrat dans lequel il s’engageait à écrire 2 à 4 romans par an. Pour une coquette rente mensuelle quand même…
Son inspiration ? Il la trouve dans son immense bibliothèque, 12 000 livres, dont une (petite) partie est toujours là, à côté de ses carnets de voyage et son globe terrestre.
Et cette carte, au sol ? Un voyage autour de la terre ? Mais non, juste une carte publicitaire d’une société de voyage, qui proposait à ses clients un tour du monde en 10 mois.
Du rêve au grenier
Et encore quelques marches… Nous voici au grenier, ma pièce préférée de la maison. Dans une semi-obscurité, vieilles malles, maquettes de ballons et affiches de cinéma invitent à explorer le monde imaginaire du maître des lieux. Envie de courir le monde, rêves immenses, insatiable curiosité, âme d’enfant, c’est tout Jules Verne ici !
La Maison Jules Verne en pratique
Comment y aller ?
De Lille et Arras, prendre l’A1, direction Paris, puis l’A29 jusqu’à Amiens centre.
Du littoral, prendre l’A16 jusqu’à Amiens, sortie 19 ou 20.
Où se renseigner ?
Maison de Jules Verne, 2 rue Charles-Dubois, Amiens.
03 22 45 45 75.
amiens.fr (dans Vivre à Amiens, Culture & Patrimoine, Établissements culturels, Maison de Jules Verne).
Quand est-ce ouvert ?
Du 15 octobre au 14 avril
Le lundi, mercredi, jeudi et vendredi,
de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. Le samedi et dimanche, de 14 h à 18 h. Fermé le mardi
Du 15 avril au 14 octobre
Ouvert tous les jours, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30. Le mardi, ouvert de 14 h à 18 h 30.
Combien ça coûte ?
Entrée 7,50 €, 5 € réduit, 4 € pour les 6/17 ans, gratuit pour les -6 ans et les demandeurs d’emploi.
À noter que l’entrée est gratuite pour tous le vendredi après 16 h 30.
Tarif famille (deux adultes, deux enfants) 19 €.
Location d’un audio-guide 2 €.
À voir aussi
Pour compléter la visite, on peut se rendre sur la tombe de l’écrivain. Elle se trouve au cimetière de la Madeleine, rue Saint-Maurice, à 4 km environ de la Maison de Jules Verne.
Sinon, à deux pas de la Maison, ne manquez pas le cirque Jules Verne.
L’écrivain y a prononcé le discours d’inauguration, le 23 juin 1889. Depuis 1888, il était conseiller municipal en charge de l’éducation et des arts.
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3 Commentaire(s)
Merci pour ce voyage dans le temps et pour cette belle idée de visite …
Il vous faudra y aller un jour en famille… Amiens n’est pas si loin !
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