C’est la ville fortifiée la mieux conservée de France. Un joyau de l’architecture militaire, devenu un vrai spot de nature. C’est aussi une charmante petite ville au cœur du Parc naturel régional de l’Avesnois, aux portes de la forêt de Mormal. De plus en plus touristique et offrant de jolies surprises, je connaissais pourtant à peine Le Quesnoy. Heureusement que Renaud, nouvel habitant et ambassadeur hors pair de l’Avesnois, m’a invitée à l’arpenter avec lui. Voici (au moins) cinq raisons de découvrir cette petite perle…
« N’oublie pas ton passeport », m’avait dit Renaud, en rofessionnel du tourisme, la veille de mon expédition quercitaine. Même si ce n’était qu’une petite blague, il est vrai que Le Quesnoy a des liens très forts avec la Nouvelle-Zélande.
1. Car c’est la ville fortifiée la mieux conservée de France
Quel est le plus vaste site fortifié de France, après Carcassonne ? Lille ? Gravelines ? Bergues ? Non, c’est Le Quesnoy !
C’est en 1150 que Baudouin IV, comte du Hainaut, encercle la ville de fossés et construit remparts et château. Au XVIe siècle, cette première enceinte sera renforcée par Charles Quint, qui y ajoute son grain de sel (ou plutôt de sable). Même les premiers canons n’ont rien pu contre ces nouvelles fortifications renforcées !
Le Roi Soleil en personne
Mais ce n’est qu’après le traité des Pyrénées et le rattachement de la ville au royaume de France, que la muraille prendra son aspect (presque) définitif. Entre 1668 et 1673, Vauban, l’architecte de Louis XIV, remodèle les remparts du Quesnoy. Il ajoute bastions, demi-lunes et courtines. Et il expérimente aussi son système de défense hydraulique, constitué d’écluses et de barrages, en créant deux étangs, dont celui du Pont rouge sur 13 hectares. Son but ? Avoir suffisamment d’eau pour inonder les fossés en cas de siège et barrer la route aux éventuels envahisseurs. Le Pré Carré de 1,8 km de long sur 1,1 km de large devient alors le plus grand espace fortifié du nord de la France et le deuxième après Carcassonne !
Consécration finale pour Le Quesnoy ? La visite du roi, en 1693, qui vient en personne visiter le site fortifié.
Bon pied, bon œil
Quelques modifications seront encore effectuées au XIXe siècle (dont l’ajout des casemates). Mais l’apparition des obus chargés d’explosifs brisants change radicalement la donne et la place forte du Quesnoy sera déclassée en 1901.
Mais contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres villes, les fortifications n’ont pas été détruites.
Ouf ! Trois cent cinquante ans après le Roi Soleil, la forteresse de Vauban est toujours là, bon pied, bon œil.
Un plan papier à l’OT
Aujourd’hui, elle offre de multiples balades, entre fossés et hauteurs, entre zones humides et espaces boisés. Le tour des remparts fait environ 5 km, une flânerie plus ou moins praticable toute l’année.
Un plan papier comportant le circuit pédestre de 5 km (mais également un autre, plus court) est disponible à l’office de tourisme du Quesnoy (voir plus bas).
Sinon, sur la page Le Quesnoy du site petitescitesdecaractere.com on peut télécharger une randonnée intitulée Circuit des remparts de Le Quesnoy (voir ICI)
2. Car c’est la seule Petite Cité de caractère dans la région
On peut penser qu’il ne s’agit là que d’un label, un de plus. N’empêche, ne rentre pas dans le réseau des Petites Cités de caractère de France qui veut ! Pour ce faire, il faut montrer patte blanche et surtout posséder un sacré patrimoine.
Le Quesnoy est en tout cas la seule Petite Cité de caractère de toute la région Hauts-de-France, la plus proche étant Rocroi dans les Ardennes.
La forteresse de Vauban quasiment intacte, le riche patrimoine communal, le côté à la fois historique et très vivant de la ville : Le Quesnoy n’a pas volé son titre de Petite Cité de caractère !
3. Car on est (presque) en terre néo-zélandaise
« N’oublie pas ton passeport », m’avait dit Renaud, en rofessionnel du tourisme, la veille de mon expédition quercitaine. Même si ce n’était qu’une petite blague, il est vrai que Le Quesnoy a des liens très forts avec la Nouvelle-Zélande.
Cette relation très spéciale date de 1918 et plus précisément du 4 novembre, quand ses valeureux soldats ont permis de libérer la cité.
Lors de votre balade sur le circuit des remparts, vous passerez devant le mémorial néo-zélandais. C’est pile l’endroit où les hommes de la New Zealand Rifle Brigade escaladèrent les remparts, à l’aide d’une échelle de 9 mètres (la dernière disponible !) posée sur un étroit rebord.
Au fil de la balade, vous passerez également par Rangimarie, le Jardin de la Paix néo-zélandais, créé par la paysagiste Xanthe White originaire du pays. Un jardin pour mêler environnement et histoire, faire perdurer le souvenir et incarner la paix.
Chaque année en avril, pour l’Anzac Day, de nombreux visiteurs venus du bout du monde se déplacent au Quesnoy. Depuis son ouverture, ils visitent également le Musée néo-zélandais de la Libération. Malgré un tarif d’entrée plutôt élevé, Renaud n’a pas tari d’éloges sur ce nouvel équipement, qu’il me faudra un jour découvrir…
Musée néo-zélandais de la Libération en pratique
18 rue Achille Carlier
59530 Le Quesnoy
03 74 58 01 85
nzliberationmuseum.com
En hiver (du 1er novembre au 31 mars) fermé les lundis et mardis et ouvert du mercredi au dimanche, de 9 h 30 à 17 h. En été (du 1er avril au 31 octobre), fermé les lundis et mardis et ouvert du mercredi au dimanche, de 10 h 30 à 18 h.
Entrée 15 €, 12 € pour les + 60 ans, 8 € pour les 6/18 ans, gratuit pour les – 6 ans.
Et une randonnée…
Sur la page Le Quesnoy du site petitescitesdecaractere.com on trouve une randonnée à télécharger sur le thème « Les Néo-Zélandais au Quesnoy pendant la Grande Guerre » (voir ICI).
4. Car on marche sur l’eau sur l’étang du Pont rouge
Étang du Fer à cheval, lac Vauban, espaces verts propices à la promenade au pied des fortifications… Le Quesnoy dispose d’un chouette patrimoine naturel, où il fait bon se mettre au vert.
Plus original, son étang du Pont rouge, ancienne réserve d’eau pour le système de défense hydraulique de Vauban, est aujourd’hui surplombé par une super passerelle en bois. La balade sur l’eau commence au niveau de la base de loisirs et conduit au sud de l’étang, à proximité de la D 2934 (route de Louvignies).
À la belle saison, si vous êtes en balade avec des enfants, ils vous demanderont forcément de revenir ensuite à la base de loisirs (bizarrement nommée La Cité déchaînée !) de l’étang du Pont rouge. On y trouve une zone de baignade ainsi que des activités nautiques, dont la location de barques, de pédalos et de canoës. De quoi passer un bon moment en famille.
La base de loisirs en pratique
2 route de l’Étang
59530 Le Quesnoy
5. Car elle compte de nombreux bâtiments historiques
Française depuis le règne du Roi Soleil, Le Quesnoy dévoile un patrimoine architectural à faire pâlir d’envie plus d’une cité !
Outre ses remparts intacts, on peut toujours voir les tours qui encerclent la ville mais aussi les portes, dont la porte Fauroeulx, la seule qui n’a pas souffert pendant la Seconde Guerre mondiale.
Tandis que, tout en haut des remparts, la statue de la Sagesse, réalisée par Pierre Laurent, a été classée aux Monuments historiques.
Parmi les autres monuments remarquables, l’église Notre-Dame de l’Assomption, entièrement rénovée récemment, impressionne avec son abside semi-circulaire, sa nef entrecoupée de hautes colonnes de pierre bleue, ses vitraux, ses grandes orgues et son ange à la trompette, perché sur la chaire.
Le massif beffroi de l’hôtel de ville, détruit plusieurs fois au cours de l’Histoire, abrite aujourd’hui un carillon de 48 cloches. Tous les quarts d’heure, il joue un air différent, inondant la cité d’une pluie de notes.
Quant aux autres bâtiments remarquables, je n’ai pas eu le temps de les voir. Une grosse demi-journée, c’est décidément bien trop court pour découvrir Le Quesnoy…
OÙ MANGER AU QUESNOY ?
C’est un sympathique petit resto, posé sur la place principale du Quesnoy et tenu par Ornella, une toute jeune patronne. Dans un cadre contemporain, on y sert principalement des viandes et notamment du bœuf, parfois avec un zeste de truffe.
Parmi les 3 burgers à la carte, j’ai ainsi goûté le Truffé Ô Roi Bœuf, dans un bun noir multigraines et servi avec sa mayo maison à la truffe (21,90 €). Beau et bon !
Ô Roi Bœuf en pratique
19 place du général Leclerc
59530 Le Quesnoy
09 81 30 54 77
Page Facebook ICI
Au bord de l’étang du Pont rouge, Le Chalet
C’est l’adresse emblématique du Quesnoy (que je n’ai pas eu le temps de tester mais je vous la donne quand même). L’ancien Chalet de l’étang, rebaptisé simplement Le Chalet, est à la fois un resto, servant des spécialités régionales faites maison, un bar et un dancing. Avec ambiance discothèque le samedi et guiguette le dimanche.
Mais le gros plus de l’établissement, c’est la terrasse flottante, qui permet de boire un verre ou manger sur l’étang du Pont rouge. Quand le temps est de la partie bien sûr…
Le Chalet en pratique
2 chemin de Ghissignies
59530 Le Quesnoy
03 27 49 55 28
chaletdeletang.fr
OÙ DORMIR PRÈS DU QUESNOY ?
À Jenlain, au Château d’En Haut
Envie de jouer les princesses de conte de fée ? Direction le Château d’En Haut, ancienne résidence des familles d’Espiennes et de Razoir de Croix. Là, Claire Cochez, ancienne responsable d’agence chez Havas Voyage, propose depuis 2020 cinq chambres d’hôtes, plus une série d’appartements meublés pour de plus longs séjours.
Oubliez le luxe lisse et contemporain d’un Hilton ou d’un Méridien. Ici, on est dans un véritable château du début du XVIIIe, qui a notamment accueilli Napoléon et Joséphine (voir son médaillon au-dessus de la cheminée de la salle de petit déjeuner). Et qui dit bâtiment historique, dit charme mais aussi prouesses pour l’entretenir comme il le mérite…
Le château propose par ailleurs diverses salles de séminaire et de réception pour toutes sortes d’événements.
Le château d’En Haut en pratique
20 route Nationale
59144 Jenlain
03 27 49 71 80 ou 06 09 23 92 39
chateaudenhaut.fr
Chambre à partir de 112,50 €, pour deux, petit déjeuner compris.
À Locquignol, dans une cabane perchée… ou pas
À 5 kilomètres du Quesnoy, se déploie la superbe forêt de Mormal, la plus grande du Nord avec ses plus de 9000 hectares ! Au milieu de cette forêt, un seul village : Locquignol. Il abrite Le Cœur de Mormal, un domaine touristique, qui propose plein d’activités nature, une piscine couverte et chauffée, un bain nordique, l’estaminet L’Eau qui gnôle ainsi que deux cabanes.
La première, perchée à 6 mètres, propose de dormir dans les arbres… avec le confort de base d’une maison. Les Robinson d’un soir auront en effet droit à l’eau courante, une douche, un WC classique et du chauffage électrique.
Dans la Cabane canadienne en revanche, c’est déconnexion totale, sans électricité mais avec un poêle et un réchaud au gaz et des toilettes sèches.
Et également avec une magnifique vue sur l’étang et la nature toute proche.
Le plus de ces cabanes très « roots » ? Leur prix doux (voir ci-dessous) comparé à d’autres hébergements du même genre, souvent nettement plus chers.
Le Cœur de Mormal en pratique
3 route du Quesnoy
59530 Locquignol
03 27 20 31 18
coeurdemormal.fr
À partir de 129 € la nuit avec petit déj pour 2 dans la Cabane perchée (pour 2 à 4 personnes). À partir de 119 € la nuit avec petit déj pour 2 dans la Cabane canadienne (pour 2 à 5).
OÙ SE RENSEIGNER ET LOUER DES VÉLOS ?
À l’office de tourisme du Quesnoy, 1 rue du Maréchal Joffre, 59 530 Le Quesnoy
03 27 20 54 70
www.tourisme-paysdemormal.fr
À noter qu’il est possible de louer des vélos à assistance électrique (6 € l’heure, 8 € les deux heures, 14 € la demi-journée et 16 € la journée) ainsi que des VTT ( 4 € l’heure, 6 € les deux heures, 8 € la demi-journée et 12 € la journée) à l’office de tourisme. Il est plus prudent de les réserver à l’avance.
Mais aussi parc-naturel-avesnois.fr
À découvrir aussi Un estaminet à la campagne ? Direction Locquignol