L’été vient de commencer et vous avez envie d’évasion ? Envie de partir mais sans aller loin, sans vous ruiner et sans faire de mal à la planète ? J’ai ce qu’il vous faut ! Un périple sur le littoral belge, avec le tram de la côte, entre Bredene et Knokke. Voici tout ce qu’il faut savoir pour organiser votre voyage. Ainsi qu’une série d’arrêts que je vous recommande sur cette portion nord de la côte…
Avec mes amis Jean-Charles et Stéphane, nous avons pris le tram de la côte à Bredene, à la station Renbaan. Elle se trouve dans un quartier pas trop fréquenté (sauf au cœur de l’été), où on peut trouver à se garer gratuitement…
Tram de la côte : ce qu’il faut savoir
- 68 arrêts : Il y a 68 arrêts au total entre La Panne et Knokke (le plan est sur le site, dans l’onglet À propos du tram du Littoral). La portion dont je vais vous parler comporte 25 arrêts (entre Bredene Renbaan et Knokke Station)
- Fréquence : Il y a un tram toutes les 10, 15 ou 20 minutes, selon la période
- Fauteuils roulants : Le tram de la côte est accessible en fauteuil roulant
- Vélos : Les vélos sont autorisés à bord, en-dehors des heures d’affluence. Mais attention, il faut un ticket spécial vélo (2 € pour 60 minutes)
- Chiens : Ils sont admis dans le tram du littoral, tenus en laisse ou pris sur les genoux
- Tarifs : Un ticket à l’unité coûte 2 € (valable une heure). Un Pass Journée (Day Pass) coûte 7,50 € (4 € pour les enfants) et il est valable 24 heures après l’activation. Mais attention, il faut rescanner le billet à chaque montée dans le tram
- Achat des billets : Sur le site internet (mais il faut d’abord se créer un compte). Sur place, dans un Lijnwinkel (un guichet) ou un distributeur automatique, selon les stations
- Tout sur www.dekusttram.be/fr/
Où j’ai pris le tram de la côte
Avec mes amis Jean-Charles et Stéphane, nous avons pris le tram de la côte à Bredene, à la station Renbaan. Elle se trouve dans un quartier pas trop fréquenté (sauf au cœur de l’été), où on peut trouver à se garer gratuitement (de mémoire nous avons laissé la voiture dans Klemskerkestraat). Mais à défaut de stationnement gratuit, il y a aussi des parkings payants dans le secteur (voir sur Google Maps).
On accède à la station par un petit tunnel.
Et on y trouve un charmant arrêt (dont le nom ne correspond plus), ainsi qu’un distributeur automatique, où acheter un billet ou un Pass journée.
1. De Haan : Einstein et art contemporain
Premier arrêt à De Haan, à la charmante petite gare de la station De Haan Aan Zee.
Sur les pas d’Albert Einstein
C’est là, dans ce bijou de station, qu’Einstein a vécu d’avril à septembre 1933.
De retour des États-Unis, il comprend qu’il ne pourra retourner en Allemagne, après la prise de pouvoir d’Hitler.
Il décide de répondre à une invitation du roi Albert Ier et de la reine Élisabeth et pose ses valises Shakespearelaan, en compagnie de son épouse Elsa. Vous trouverez facilement La Savoyarde, la villa où il a logé, un panneau trônant devant la maison.
Avant de vous rendre Shakespearelaan, arrêtez-vous un instant à l’hôtel Bellevue (vous passerez forcément devant).
C’est ici qu’Einstein avait l’habitude de prendre un café (ou un thé, je n’en sais trop rien 🤨) avec une cramique, entre deux promenades dans les dunes. Son buste, à l’entrée, rappelle ses fréquentes pauses dans l’établissement.
J’aime beaucoup cet hôtel, où j’ai déjà dormi dans la tourelle, à l’occasion d’un chouette reportage. Mais j’aime aussi l’hôtel Astoria, à deux pas de là, avec son petit look Art Déco.
Si vous voulez mettre vos pas dans ceux d’Einstein, il y a un autre endroit à ne pas manquer à De Haan. C’est le petit square au bout de Normandiëlaan, où trône une statue en bronze signée Johnny Werbrouck. Elle aussi rappelle le séjour du prix Nobel de physique dans la station.
« Love is in the air »
Avant de quitter De Haan, faites un tour sur la digue, le temps d’admirer la sculpture de Linde Ergo, intitulée « De l’amour ». L’artiste belge, qui vit et travaille dans la station, sème des œuvres universelles surgissant de nulle part. C’est simple, beau et plein de poésie.
Tram de la côte, arrêt De Haan Aan Zee
2. Wenduine : la petite maison sur la dune
Avec Bredene, Wenduine est l’une des stations les plus modestes du littoral. Ce qui ne l’empêche pas de posséder la deuxième plus haute dune de la côte. Rivalisant avec celle du Hoge Blekker à Coxyde, la dune Spioenkop culmine à 31 mètres de haut !
Impossible de la rater : elle est surmontée d’une petite cabane blanche au toit rouge, qui me fait toujours penser à un champignon.
De là-haut, on a une vue magnifique, à la fois sur la mer et les 157 hectares de dunes boisées, qui séparent Wenduine et De Haan.
Et pour un cliché rigolo, faites votre photo à travers l’imposant cadre installé sur la digue. Il y en a à divers endroits du littoral (Ostende, Westende…) et tous sont de formidables spots photo.
Tram de la côte, arrêt Wenduine Centrum
3. Blankenberge : Paravang, Centre Belle Époque et Pier
Paravang, the place to be
De son âge d’or, entre 1870 et 1914, Blankenberge ne garde pas énormément de témoignages architecturaux. Mais il en est un qu’elle conserve jalousement. C’est son Paravang, cette amusante construction de 1908, située entre le parc Léopold et le port de plaisance.
Venant du français « pare-vent », elle sert à la fois de banc public et de coupe-vent. On y prend le soleil, on y papote, on y rêvasse, on y refait le monde. Le bon spot pour un selfie, avec ou sans le Polichinelle…
Tram de la côte, arrêt Blankenberge Markt.
Centre Belle Époque, séquence nostalgie
Envie d’en savoir plus sur ces années fastueuses, quand Blankenberge était une station balnéaire de luxe ? Direction le centre Belle Époque, un charmant musée installé dans trois villas de 1894.
Photos, affiches anciennes, belles robes, vieux films et musiques d’antan racontent une époque révolue. Au fil des salles, on achète un ticket pour prendre un bain de mer, on respire le parfum d’une boule de Berlin, on construit sa façade idéale ou on envoie une carte postale virtuelle.
Belle Époque Centrum, Élisabethstraat 24, Blankenberge.
https://www.belleepoquecentrum.be/fr
Tram de la côte, arrêt Blankenberge Station.
Pier, le meilleur de la côte belge
On l’appelle (Belgium) Pier mais, pour moi, c’est le tout meilleur de la côte belge ! J’adore cette jetée de 350 mètres, qui s’avance vers le large, au point qu’à marée haute on jurerait être en pleine mer !
Édifié en 1933, ce pont promenade a un petit look Art déco qui me plaît beaucoup. Au bout, une rotonde abrite notamment une brasserie, avec sa belle terrasse perchée au-dessus des flots.
Tram de la côte, arrêt Blankenberge Pier.
4. Zeebruges : la belle promenade de la Saint-George
Prolongée récemment, elle a été inaugurée il y a deux ou trois ans et est encore trop peu connue. La nouvelle jetée ouest, appelée aussi promenade de la Saint-George (St-George’s Day) est une superbe promenade, comme un sentier sur la mer.
Elle part du bout de la Zeedijk, à deux pas de l’ancien Palace Hotel, devenu Résidence Palace.
Le monument St-George for England et un panneau vert annoncent que la direction est la bonne…
Passé ce repère, la promenade s’ouvre, très large et protégée par une série de paravents.
On longe ensuite de beaux massifs de dunes, puis la plage, puis des dunes à nouveau, entre caillebotis et chemin de dalles.
Encore quelques mètres et voici la première plateforme d’observation, à hauteur d’un grand mât blanc qui fuse vers le ciel. J’aime beaucoup le long banc en arc de cercle, d’où on observe la mer qui arrive, lentement mais sûrement…
Tout au bout du sentier d’acier, la deuxième plateforme constitue le meilleur endroit pour se connecter à la mer. Le point idéal pour l’écouter chuchoter des mots mystérieux, tout en respirant le parfum des embruns…
Promenade du Saint-George’s Day, Zeedijk 1, Zeebruges.
Tram de la côte, arrêt Zeebrugge Strandwijk.
5. Knokke : de l’art contemporain vraiment partout
À Knokke, tout le monde descend ! L’arrêt Station est le dernier (dans le sens La Panne-Knokke) et c’est là qu’il faudra quitter le tram de la côte, quel que soit l’endroit où vous souhaitez aller.
Beach Castle, Jean-François Fourtou (France)
Quelques pas à peine et voici Beach Castle, une sorte de totem imaginé par Jean-François Fourtou pour le festival Beaufort 2018.
Ont-elles été emportées par le vent ? On dirait, tant ces cabines semblent avoir été projetées en l’air avant de retomber, un peu pêle-mêle…
Poétique, nostalgique, ce monument à la gloire du tourisme balnéaire amuse, interpelle, fascine ou fait sourire…
Maurice Lippensplein, Knokke.
La Mer, ce grand sculpteur, Jean-Michel Folon (Belgique)
Il faudra marcher un peu plus longtemps, un petit quart d’heure environ, pour arriver à cette œuvre, ma préférée à Knokke. Ce petit bonhomme, vêtu d’un imperméable et d’un chapeau, est inspiré à la fois par Magritte et par l’inspecteur Maigret de Georges Simenon, un autre Belge célèbre. Aujourd’hui installé sur un brise-lames, à hauteur de Paul Parmentierlaan, il est submergé à chaque fois que la marée monte. Autant ne pas lutter contre La Mer, ce grand sculpteur…
Brise-lames, à hauteur de Paul Parmentierlaan, Knokke.
Hospitality, Barry Flanagan (Grande-Bretagne)
Ce lièvre bondissant, qu’on croirait échappé d’Alice au Pays des Merveilles, se mérite ! Pour le découvrir, il faudra en effet faire un peu de marche (une demi-heure ? Plus ?) et rejoindre les dunes, tout au bout de la digue, en direction du Zwin. À l’opposé exact de l’arrêt de tram Station.
Barry Flanagan avait déjà posé son animal fétiche sur Park Avenue à New York ou au Grant Park à Chicago. Le voici à deux pas du Zwin, dans un environnement de dunes, de verdure et d’eau. Celui qu’on surnomme Bugs Bunny a l’air de voler dans le ciel azur, invitant le promeneur à prendre son envol à sa suite.
Pour les trois œuvres, tram de la côte, arrêt Knokke Station.
À lire sur le même sujet Avec le tram du littoral, voyage iodé sur la côte belge