C’est l’histoire d’un Lillois, expatrié à Montréal. Il y fréquente les « board game cafés » ou
« brasseries ludiques » et se dit que ce serait une sacrée bonne idée d’importer le concept chez nous. Trois ans plus tard, en novembre 2016, Laurentin, son frère et ses associés ouvrent La Luck, dans le Vieux-Lille. Un lieu super chaleureux, convivial et un peu québecois, où on boit et on se tutoie, on mange des planches (mais pas que) et surtout on joue et on rit beaucoup…
J’avais pensé un moment commander une poutine, ce plat québecois et terriblement diététique, avec ses frites fraîches, son cheddar fondu et sa sauce brune, surmonté, si on veut, d’un steak haché ! Mais mes amis m’en ont (avec sagesse) découragée…
Je préfère vous prévenir tout de suite, une soirée à La Luck se mérite et ne s’improvise pas. Vu l’affluence, il est très sage de réserver, sauf le samedi où les résas ne sont pas possibles.
Ce jour-là, il vaut mieux arriver (très très) tôt et encore rien n’est garanti. J’avais tenté ma chance, en vain, un samedi soir, vers 19 h. Tout était déjà complet !
Du coup, pour être sûre d’avoir une table, je m’y suis prise cette fois avec trois ou quatre semaines d’avance, un soir où Agnès, Marc et Thierry étaient libres tous les trois. Ouf, il restait de la place…
À La Luck, on vient pour jouer, mais on n’est pas obligé non plus ! Les purs « foodies », comme on dit ici, s’installent au rez-de-chaussée, tandis que les autres, les « players », montent à l’étage. Dans un grand bâtiment aux airs d’entrepôt, la déco est plutôt industrielle mais avec des touches insolites et décalées. Comme ces improbables canevas de cerfs ou ces seaux incendie transformés en lampes.
Et je ne vous parle pas du mobilier complètement dépareillé et pas vraiment design. Mais l’ensemble fonctionne, on s’y sent bien et il y règne même une sorte de douce euphorie.
C’est sans doute dû au tutoiement de rigueur, aux serveurs super souriants, à ce Sébastien (que j’ai pris à tort pour un membre du personnel et que j’ai appelé à notre table…) venu nous faire la bise et à plein de petites choses qui vous transforment une soirée sympa en joli défouloir collectif…
Mais revenons à nos pions ou plutôt à ces centaines de jeux proposés pour la soirée. Vous ne savez pas quoi choisir ? Aucune importance, un « sommelier du jeu » vient à votre table, cerne les envies du groupe puis revient les bras chargés de boîtes. À vous de choisir après une rapide explication des règles des différents jeux.
J’ai oublié (sorry !) le prénom de notre charmante sommelière mais en tout cas nous avons décidé, sur ses conseils, de commencer par « Give me five ».
Sauf que, entretemps, notre commande est arrivée, occupant l’intégralité de la petite table. Deux frites, quatre planches, des verres à vin (et une bouteille bien sûr), des verres à eau… Il ne restait plus guère de place pour jouer. Nous avons donc décidé de faire les choses dans l’ordre. D’abord manger et boire et après jouer. Nos planches, charcuterie/fromage, saumon (12 €) et végé (10 €) avaient bonne mine, le Malbec était bon, autant en profiter tranquillement, tout en papotant.
J’avais pensé un moment commander une poutine, ce plat québecois terriblement diététique, avec ses frites fraîches, son cheddar fondu et sa sauce brune à base de bière et de pain d’épices, surmonté, si on veut, d’un steak haché ! Quitte à se plonger dans l’ambiance québecoise, par une froide soirée de février… Mais mes amis m’en ont (avec sagesse) découragée et j’ai préféré les écouter.
Dès le repas fini, place au jeu. Notre « Give me five », qui associait rapidité et esprit d’à propos, a constitué un bon galop d’essai.
Suivi d’un Mikado géant, avant une partie de « Ta mère en slip ». Ce jeu, sorte de « Cadavre exquis » en beaucoup moins érudit (pas intello du tout d’ailleurs…), a encore fait monter l’ambiance d’un cran. Le principe ? Chacun enfile une paire de lunettes ridicule, surmontée de deux cartons. L’un avec un personnage ou une personne, l’autre un lieu ou une action. À chacun de deviner les siens, par une série de questions aux autres joueurs. Forcément le « Tinder » et le « Speed dating », jamais devinés, ont donné lieu à quelques jolis quiproquos !
Sachez aussi, que le mardi La Luck propose parfois des tables ouvertes, où chacun, même venu seul, peut s’installer pour manger et jouer avec les autres. Vous pouvez également laisser votre smartphone à la maison. À La Luck, pas le temps et d’ailleurs pas l’envie de le consulter. On retrouve le bon vieux temps (oh la la, je vieillis…), quand on prenait du plaisir à être vraiment ensemble…
« On apprend plus d’une personne en jouant avec elle une heure qu’en restant avec elle toute la vie », affiche La Luck. Je n’avais aucune intention de passer ma vie avec Agnès, Marc ou Thierry. N’empêche, cette folle soirée m’a confortée dans l’idée qu’il est vraiment chouette d’être leur amie !
La Luck en pratique
La Luck, 1 bis rue Princesse, Lille.
Tél. 07 70 21 57 71.
www.lalucklille.com
Ouvert du mardi au jeudi de 19 h à minuit, le vendredi de 19 h à 1 h, le samedi de 15 h à 2 h et le dimanche de 12 h à 23 h.
Accès à la ludothèque 5 € par personne (10 entrées pour 40 €).
Brunch le dimanche.
Découvrez aussi Avec VizEat, j’ai dîné chez un parfait inconnu