Est-ce à cause de la chanson de Barbara et de ces gargouilles pleurant « de leurs rires grotesques » ? Est-ce à cause de ce petit parfum de nostalgie chic qu’exhale la station ? Je ne sais pas trop. Toujours est-il que cela faisait des années que je rêvais d’un petit séjour à Marienbad, en République tchèque. Quand ma copine Natacha m’a proposé de l’y accompagner, avec Agnès et Clémence, j’ai donc sauté sur l’occasion ! Récit de deux jours dans l’une des plus jolies villes thermales d’Europe. Et de quelques expériences originales, dont un spa à la bière…
On peut aussi aimer Marienbad pour la « happiness therapy » qu’elle permet. Un chocolat chaud au bar du Nové Láznĕ, une balade dans les magnifiques parcs de la ville, deux paires de gants achetées 10 € les deux…
« Je me souviens de vous et de vos yeux de jade, là-bas à Marienbad… » Comment ne pas fredonner ce titre de la longue dame brune en commençant cet article ? Marienbad et vos yeux de jade. Marienbad et son Apollon solaire… Sûr que c’est (aussi) à cause de cette chanson qu’on parle toujours de Marienbad pour désigner celle qui s’appelle en fait Mariánské Láznĕ. C’est vrai, l’Allemagne n’est pas loin, à peine une trentaine de kilomètres. Mais c’est bien en Tchéquie, et précisément en Bohême occidentale, que se trouve cette station thermale.
Chopin, Strauss, Wagner, Kafka, Freud, mais aussi l’empereur François Joseph I (vous savez, le mari de Sissi), Louis II de Bavière, le tsar Nicolas II ou le roi Édouard VII d’Angleterre… Tout ce beau linge a fréquenté, parfois assidûment, la charmante Mariánské Láznĕ..
C’est vrai qu’elle pétille, la jolie Marienbad ! Plus encore que son eau gazeuse, qui fait, depuis des siècles, sa réputation. Une quarantaine de sources jaillissent au cœur de la ville, qui toutes contiennent du gaz carbonique. On achète une tasse spéciale, munie d’un bec, pour mieux siroter les diverses eaux, dans le pavillon thermal du centre-ville.
Ces eaux soignent avant tout les maladies des reins et des voies urinaires. Mais, en fonction de leur composition chimique, elles peuvent aussi avoir des effets bénéfiques sur le système nerveux, les voies respiratoires, le système digestif… Sans compter qu’elles peuvent guérir les maladies de peau.
En gros, à Marienbad, il y a une source pour chaque maladie ou presque… Mais vous n’êtes pas obligé non plus d’être malade pour vous offrir un petit séjour ici. 😉
Après la dégustation d’eaux aux vertus et aux goûts très différents, on déambule dans l’élégante colonnade en fonte, construite en 1899, pour abriter les curistes en goguette. Et on admire jolis vitraux et délicats plafonds peints…
Mais ce que j’ai préféré à Marienbad, c’est son architecture fofolle. D’après notre guide, les bâtiments sont restés très sages pendant des siècles. Jusqu’à ce qu’un vent de folie souffle à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Plein de statues et d’ornements ont été rajoutés sur les façades, au fur et à mesure que la station devenait plus riche. Ce qui donne des immeubles débridés et des hôtels délicatement colorés. Comme cela…
Ou encore cela…
Mais on peut aussi aimer Marienbad pour la « happiness therapy » qu’elle permet. Un chocolat chaud au bar du Nové Láznĕ, une balade dans les magnifiques parcs de la ville, deux paires de gants achetées 10 € (les deux !) sur un petit marché, une promenade en calèche : n’est-ce pas là ce slow tourisme qui rend heureux et dont on parle tant ?
Bon, mais si je suis venue à Marienbad, c’est surtout pour tester une petite escapade bien-être, en l’occurence celle du tour opérateur Amslav. Il propose un forfait à l’hôtel Pacifik, un 4* supérieur selon les normes locales.
Parfaitement bien situé, tout au bout de l’avenue principale de Marienbad, l’hôtel en jette drôlement quand on arrive ! Un magnifique bâtiment de 1902, aux airs de grosse pièce montée à la vanille.
Côté salle à manger, ce n’est pas mal non plus. À la fois luxe et bling bling du siècle dernier. Bien dans l’esprit de la station.
Côté chambres en revanche, c’était un peu, comment vous dire…
Oui, c’est vrai, nous avions un lustre brillant de mille feux au plafond. Nous avions des doubles rideaux très froufroutants et une grande salle de bains, où Clémence et moi avons pu étaler nos crèmes à notre aise… Et même si tout était super impeccable, l’ensemble avait un petit côté vieille Bohême…
Vieille Bohême mais aussi quelque chose entre le Grand Hôtel et l’hôpital…
Tout avait commencé à la réception, quand Éva m’a demandé de m’adresser à la « Kranken Schwester » pour changer l’heure de mon premier soin. Certes, mon allemand est plutôt pauvre. Mais j’étais sûre d’avoir bien compris. Éva me demandait bien de m’adresser à la Kranken Schwester, c’est-à-dire à la sœur garde-malade ! Et, une fois à notre étage, ce n’est pas ce panneau qui m’a rassurée…
Ouh la la, mais où diable étions-nous arrivées ? Ambulance, laboratoire, injection de gaz, thérapie à base d’oxygène. Dîner servi entre 17 h 30 et 20 h (à 20 h 15, une bière au bar, c’est un after 😂). Et pendule qui fait tic-tac au mur de la chambre, histoire qu’on soit fin prête pour le soin de 8 h 15.
Mais ça, c’était notre première impression. Et il faut parfois se méfier de ses premières impressions… Comme il faut savoir passer outre le goût de cette eau bue à la source du Pacifik…
Car finalement tout s’est bien terminé. La séance de thérapie solaire, sur lit de sable, ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Juste un doux solarium.
Le massage Dolce Vita était plus thérapeutique que bien-être, si vous voyez ce que je veux dire. Ici, pas d’huile parfumée ni d’ambiance spa 5 Mondes. Plutôt une série de gestes pour débloquer, libérer les tensions, ouvrir les nœuds, assouplir…
Quant au bain minéral au CO2 naturel, sa couleur était plutôt étrange. Mais il paraît que le gaz contenu dans l’eau est excellent pour le système veineux. À haute dose en tout cas. Car à petites doses, il a surtout un effet relaxant.
Heureusement, côté piscine et sauna, on était davantage en terrain connu. Juste le plaisir de s’éclater dans une eau à bonne température, avant de filer prendre un bon coup de chaud…
Si je reviens à Mariánské Láznĕ et que mes finances me le permettent, je m’offrirai quelques jours au Nové Láznĕ. Il s’agit du seul 5* du groupe Danubius Hotels, qui compte une petite dizaine d’établissements et près de mille lits dans la station (Tout sur www.marienbad.cz)
Parce que j’aime bien le luxe, c’est vrai. Mais aussi parce que cet hôtel, que nous avons pu visiter avec Marta, sa responsable clientèle, offre quelques pépites. Des bains romains pleins de charme…
Et surtout une cabine royale, celle où les têtes couronnées que je vous citais plus haut recevaient leurs soins. Elle est toujours utilisée de nos jours, avec un supplément de prix bien sûr…
Ça, c’est pour la prochaine fois. Ce qui a été royal en revanche, c’est ce spa à la bière, testé avec Natacha et Clémence, à une petite douzaine de kilomètres de Marienbad. L’hôtel U Sládka, qui si j’ai bien compris fait partie du même groupe que la brasserie Chodovar, propose carrément de s’immerger dans la boisson houblonnée.
Bon d’accord, ce n’est pas de la bière pure, mais un mélange de 8 litres de bière brune et d’eau. Ce qui mousse bien quand même…
Mais le plus sympa sans doute reste la mousse qu’on trouve sur la table d’appoint, à côté de sa baignoire…
Moi qui ne bois jamais de bière, j’ai trouvé cette petite Chodovar (un demi-litre quand même !) délicieuse, au point d’en acheter deux bouteilles à l’aéroport pour de futurs apéros. Un petit goût caramélisé avec quelques saveurs d’épices. Mes premières gorgées de bière, cela valait bien une photo, non ? J’aurais pu poser aussi dans la salle de repos où une autre Chodovar nous attendait…
Marienbad en pratique
Escapade bien-être à l’hôtel Pacifik avec Amslav
Le forfait 3 jours/2 nuits (jusqu’au 27 décembre 2018 puis du 8 janvier au 31 mars 2019), en chambre double, est à 185 € par personne (210 € en single) chez le tour opérateur Amslav.
Outre l’hébergement, il comprend les repas du soir, les petits-déjeuners, trois soins (thérapie solaire sur sable, massage Dolce Vita et bain minéral au CO2 naturel), l’entrée à la piscine et au sauna, l’entrée au centre de fitness de l’hôtel Centralni Láznĕ et l’accès à internet.
Bain à la bière
À l’hôtel U Sládka, Pivovarská 107, Chodová Planá, Tchéquie.
chodovar.cz (site en anglais)
Prix : 690 CZK, soit environ 26,50 €.
J’ai payé moi-même mon escapade bien-être et mon spa à la bière.
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2 Commentaire(s)
L’intérêt de ce blog c’est aussi de se replonger dans les articles moins récents, comme un album de contes illustrés.
Oui bien sûr. Mais si l’article est (un peu) ancien, il ne faut jamais oublier de vérifier les infos pratiques et prix notamment. Car tout change tout le temps…