Vous n’allez pas me croire mais il me semble bien que j’avais entendu parler du château de Chimay avant la bière du même nom. Oui, c’est vrai, je ne suis pas une grande amatrice de bière… même si je commence (à peine) à apprécier une petite mousse. N’empêche, voilà un moment que j’avais envie d’explorer la charmante cité de la botte du Hainaut et surtout son château. Partie à la découverte par un dimanche de grand bleu, voici sept bonnes raisons de visiter le château de Chimay. Plus une…
J’ai carrément succombé quand j’ai su que le théâtre du château de Chimay a servi de décor au film Le Maître de musique de Gérard Corbiau. Je dois dire que Le Maître de musique est mon film préféré, le « top one » de mon panthéon cinématographique personnel. Alors forcément…
1. Pour la vraie princesse de Chimay, tellement « charming »
Elle a été notre belle rencontre de la journée. Celle que nous avons espérée, sans vraiment y croire. Pourtant, en début d’après-midi, Elisabeth de Chimay, 93 ans, était bien là. Fidèle au rendez-vous, trônant derrière la table où elle propose les deux livres écrits durant sa longue vie.
J’étais accompagnée d’Octavine, 11 ans, et de Maïly, 6 ans, et je peux vous dire que cette rencontre a fait son petit effet, laissant les filles carrément bouche-bée !
Pour ma part, au fil d’une longue causette, j’ai apprécié la gentillesse, l’humour et la sagesse de cette grande dame, née à Bordeaux, qui a épousé Chimay en même temps que son prince… en 1947.
La mort brutale de ses parents alors qu’elle n’avait que 12 ans, la grande maison de sa grand-mère, son frère tombé à la guerre, ses trois enfants, ses nombreux descendants, sa passion de la musique, Elisabeth de Chimay raconte volontiers sa vie à ceux qui prennent le temps de l’écouter. Sans désir d’éblouir, juste pour le plaisir d’échanger… et de narrer quelques anecdotes sur la vie de ceux et celles qui trônent sur les murs de la salle des portraits.
2. Pour l’accueil sympa et chaleureux
Avant même de rencontrer la princesse, je savais déjà quelques petites choses sur la vie de celle qui vit dans l’une des ailes du château, chouchoutée par un couple d’Espagnols, le même depuis 50 ans !
C’est l’un des jeunes guides qui nous avait fait quelques confidences, entre deux portes (de marbre). Lui et ses collègues à l’entrée donnent volontiers des nouvelles de la famille de Chimay. Ils sont particulièrement charmants et soucieux de réserver un accueil princier aux visiteurs. On se sent bienvenu dans cette grande maison à l’aspect Renaissance, ce qui ajoute au plaisir de la visite.
3. Pour l’histoire millénaire du château
Construit vers l’an 1000, le château de Chimay aurait été assailli 18 fois et brûlé 7 fois ! Autant dire que son histoire n’est pas un long fleuve tranquille… Au fil de la visite (mais aussi grâce au film 3D présenté au théâtre), on découvre quelques uns des personnages et des événements qui l’ont marqué. Parmi lesquels Charles de Croÿ, premier prince de Chimay et parrain de Charles Quint. Ou ce pianiste russe, venu pour donner un concert, qui a pris la fuite par les souterrains (avant de demander l’asile politique à la Belgique), profitant que les agents du KGB chargés de sa surveillance boivent une (ou plusieurs) Chimay bleue.
4. Pour son petit bijou de théâtre
C’est la pièce maîtresse du château, un merveilleux théâtre de poche de 130 places, inscrit sur la liste du Patrimoine exceptionnel de Wallonie. Construit en 1863, c’est une réplique miniature du théâtre du château de Fontainebleau, excusez du peu !
Dès le premier coup d’œil, j’ai adoré ce petit joyau où, toutes les heures, un film 3D d’un quart d’heure raconte l’histoire mouvementée du château (avec la voix du prince Philippe himself).
J’ai admiré la grande loge, où le couple princier doit prendre place les soirs de concert (le château de Chimay propose une superbe programmation, avec un concert par mois).
Et j’ai carrément succombé quand j’ai su que ce théâtre a servi de décor au film Le Maître de musique (1988) de Gérard Corbiau. On le voit au tout début du film, lors du dernier récital de Joachim Dallayrac, interprété par José van Dam. Je dois dire que Le Maître de musique est mon film préféré, le « top one » de mon panthéon cinématographique personnel. Alors forcément…
5. Pour sa très jolie chapelle
Coup de cœur aussi pour la chapelle du château de Chimay, située au rez-de-chaussée de la tour, à droite de l’entrée.
Sous de belles voutes en brique et pierre, quelques pièces de valeur, comme ce Christ gisant du XVIe ou, dans un autre genre, ces boulets de canon. C’est Henri II, roi de France, qui les a envoyés sur le château, en 1552, mettant le feu à la forteresse.
Mais le plus grand trésor de la chapelle n’y est plus depuis… 1452. Il s’agit du Saint-Suaire, actuellement conservé à Turin.
6. Pour les autres pièces à visiter
Il y a encore quelques années, c’était la princesse Elisabeth qui jouait les guides. Mais l’âge venant et les nouvelles technologies ayant fait leur entrée au château de Chimay, on visite désormais avec une tablette numérique.
Enfin je devrais plutôt parler au passé puisque le satané Covid-19 a contraint les propriétaires à supprimer les tablettes. Mais le visiteur n’a pas tout perdu puisqu’il a maintenant droit à un film d’une quarantaine de minutes, projeté dans l’annexe du château, dans lequel Stéphane Bern himself (l’homme a visiblement le pouvoir magique de se démultiplier…) commente les lieux.
On découvre ainsi le hall d’entrée, avec sa majestueuse cheminée, le jardin d’hiver, la salle des portraits et la salle d’armes, avec son imposant lustre, ses armures et ses oiseaux…
7. Pour l’état impeccable du château de Chimay
Cela m’a frappé, lors de ma visite, et de nombreux commentaires laissés par les visiteurs sur le Net vont dans le même sens. Le château de Chimay est un petit joyau architectural, en excellent état et super bien entretenu. D’importants travaux ont (notamment) été entrepris depuis le mariage (en troisièmes noces) du prince Philippe avec la princesse Françoise, en 2012. Franchement, tout est nickel, un vrai plaisir !
Le + Pour la Chimay… bien sûr
On a beau faire et j’ai beau dire, la star de Chimay est aussi sa bière trappiste.
À une vingtaine de kilomètres de la petite cité et non loin de l’abbaye de Scourmont, où sont produites les diaboliques trappistes, l’Espace Chimay est le bon endroit pour découvrir leurs secrets de fabrication, pour s’offrir une dégustation et pour déjeuner à l’auberge de Poteaupré (la partie taverne de l’Espace Chimay).
J’y ai bu mes premières gorgées de Chimay, encouragée par mon amoureux, trop content de partager enfin le plaisir d’une mousse. Et puisque nous étions deux, la « quadruple dégustation » était l’idéal pour me faire une juste idée. Non, non, pas d’abus, juste quatre petits verres de 18 cl… à deux. Ma préférée ? La triple, 8% quand même, pour sa belle palette d’arômes. Suivie de la Rouge, délicieuse aussi en version fromage…
Et pour rester bien dans le ton, j’ai accompagné cette dégustation de trois boulettes typiquement belges. Chacune avait sa sauce, dont l’une au fromage de Chimay. Du bien léger, comme j’aime, accompagné de frites évidemment…
Le château de Chimay en pratique
Ouvert jusqu’au 17 novembre 2019, avant la fermeture hivernale.
Ouvert du mardi au vendredi, de 14 h à 17 h
Le samedi et dimanche, de 11 h à 13 h 30 et de 14 h à 17 h
En juillet et août, tous les jours, de 11 h à 13 h 30 et de 14 h à 17 h.
Entrée : 9 € adultes (+ 12 ans), 7 € 7/11 ans, + 60 ans, familles nombreuses, personnes à mobilité réduite. Gratuit 0/6 ans.
Accès possible pour les personnes à mobilité réduite accompagnées.
Petits chiens acceptés (s’ils peuvent être portés). Pour les grands chiens, niche prévue à l’ombre.
Chimay Experience en pratique
L’Espace Chimay permet de découvrir l’histoire et les secrets de fabrication des bières et des fromages trappistes de Chimay.
Rue de Poteaupré 5, 6464 Bourlers.
00 32 60 21 14 33.
Entrée 6,50 € avec dégustation, 5 € + 60 ans, 12/18 ans, 4 € sans dégustation, -12 ans gratuit.
L’auberge de Poteaupré est la partie taverne de l’Espace Chimay.
À l’abbaye Notre-Dame de Scourmont, un parcours pédestre (environ 1 h 30) permet d’accéder au jardin, à l’église et au cimetière des moines. L’accès à la brasserie n’est en revanche pas autorisé.
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