Ce sont deux perles architecturales riches en œuvres d’art, de celles qu’il faut absolument noter sur sa liste Que voir à Bruges ? D’abord le musée de l’Église Notre-Dame, qui abrite la Vierge à l’Enfant de Michel-Ange, œuvre la plus admirée de Bruges. Ensuite le musée de l’Hôpital Saint-Jean, l’un des plus anciens bâtiments hospitaliers d’Europe. Il sert notamment d’écrin à une somptueuse collection du Primitif flamand Hans Memling. À savourer sans modération…
Toujours dans la série Que voir à Bruges, au musée de l’Église Notre-Dame, ne manquez pas les mausolées de Charles le Téméraire et sa fille Marie de Bourgogne, morte tragiquement à l’âge de 25 ans.
1. LE MUSÉE DE L’HÔPITAL SAINT-JEAN
Si vous me demandez que voir à Bruges, j’ai bien envie de vous conseiller le musée de l’Hôpital Saint-Jean. Il a rouvert ses portes en décembre 2023, après d’importants travaux.
Tout d’abord parce qu’il s’agit de l’un des bâtiments hospitaliers les plus anciens d’Europe, un complexe du XIIe d’une grande beauté !
Fondé en 1150, ce bâtiment de brique a servi d’hôtel pour marchands, voyageurs, pèlerins et indigents. Avant de devenir un lieu de soins, de charité et de bienfaisance.
Soins, charité, bienfaisance…
Matériel médical, instruments chirurgicaux, équipements en lien avec la vie hospitalière et objets religieux réconfortant les malades, c’est toute l’histoire des soins qui est ici contée.
Tout ou presque est résumé dans le tableau de Jean Beerblock, qui montre la salle commune des malades, telle qu’elle était en 1778.
Pour l’anecdote, cherchez dans l’œuvre ci-dessus la chaise à porteurs, le bassin et le tableau accroché derrière les sœurs. Puis partez à leur recherche, parmi les objets présentés au musée, puisqu’ils n’ont jamais quitté l’Hôpital Saint-Jean.
Que voir à Bruges ?
La deuxième collection Memling au monde
Que voir à Bruges ? Les chefs-d’œuvre du primitif flamand Hans Memling bien sûr dont, bonne nouvelle, sept se trouvent au musée de l’Hôpital Saint-Jean.
Avec les deux œuvres du musée Groeninge, la collection de Musea Brugge est la deuxième au monde, juste derrière celle du Metropolitan Museum of Art de New York, qui en possède onze.
Il est vrai que le maître du XVe, né près de Mayence mais citoyen brugeois dès 1465, a vécu et travaillé ici jusqu’à sa mort. Soldat de métier, on raconte qu’il a été soigné à l’hôpital Saint-Jean pour blessures de guerre… avant de se fixer à Bruges.
Sur les sept pièces maîtresses du musée, quatre ont été spécialement créées par Memling pour l’Hôpital Saint-Jean. Elles sont conservées sur place depuis la fin du XVe siècle.
Comme un musée dans le musée
La grande nouveauté 2023 ? Six œuvres de Memling sont désormais abritées dans une monumentale châsse de verre, comme un musée dans le musée.
Au centre de cette chambre transparente, le clou du spectacle, le retable de saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Évangéliste, saints patrons du lieu, commandé pour l’autel principal de la chapelle de l’Hôpital. Avec, au centre, le mariage mystique de sainte Catherine, reconnaissable à la roue de son supplice, posée au premier plan.
À côté, le triptyque de L’Adoration des mages, lui aussi spécialement peint pour l’Hôpital Saint-Jean.
Ainsi que trois portraits très délicats, dont celui d’une jeune femme ou Sibylla Sambetha.
Toutes les œuvres de Memling ne sont cependant pas dans cette chambre de verre. L’une d’elle, la Châsse de sainte Ursule, se trouve dans la chapelle adjacente.
Sur cette chapelle gothique miniature, spécialement réalisée pour l’Hôpital, le maître primitif flamand raconte la légende de la sainte presque comme une bande dessinée. C’est l’un des chefs-d’œuvre absolus de Memling, un trésor précieux dont peut s’enorgueillir Bruges.
Les œuvres contemporaines du musée
La Châsse de sainte Ursule dialogue avec le « Liggende-Arcangelo II » de Berlinde De Bruyckere, créé en 2023 pour le musée.
Comme tombé du ciel, le corps de cet archange est une sculpture surprenante et réaliste, comme l’œuvre d’un Primitif flamand du XXIe siècle. Inspirée par la crise du coronavirus, l’artiste rend hommage aux soignants, anges de notre temps, tout en reprenant les thèmes qui lui sont chers, de la fragilité des corps aux rituels de deuil…
Autre œuvre contemporaine imaginée spécialement pour le musée, la créature en cire mi-animale mi-humaine de Patricia Piccinini, une artiste australienne. Une autre façon de rappeler que l’empathie, la compassion et le soin sont les maîtres-mots du lieu depuis 900 ans. Et que ces valeurs sont plus fortes que tout, même que le dégoût.
La pharmacie XVIIe de l’Hôpital Saint-Jean
Dernière bonne raison d’aller visiter le musée de l’Hôpital Saint-Jean, l’authentique pharmacie du XVIIe qu’il renferme entre ses murs. Mortiers, balances, pots en grès, jarres et quantités de flacons racontent, eux aussi, la vie de ce lieu de soins, resté comme il était quatre siècles auparavant.
Dans la cour, on s’attardera devant les parterres, qui ont pris la place du jardin d’herbes médicinales. C’est là que les sœurs pharmaciennes cultivaient les plantes et les herbes pour préparer médicaments et onguents.
2. LE MUSÉE DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME (Onze-Lieve-Vrouwekerk)
C’est l’œuvre la plus admirée de Bruges. Et c’est aussi la seule œuvre de Michel-Ange, qui a quitté l’Italie de son vivant ! Autant dire que si vous vous demandez Que voir à Bruges, je vous répondrais de ne manquer sous aucun prétexte la Vierge à l’Enfant du sculpteur italien, réalisée dans un marbre blanc de Carrare.
Rien ne prédisposait pourtant cette gracieuse Madone à prendre place sous la vertigineuse tour de brique de 115 mètres de haut. En effet, elle avait à l’origine été commandée pour la magnifique cathédrale de Sienne, par une riche famille locale. Sauf que, au moment de payer, celle-ci n’avait plus l’argent nécessaire…
C’est donc à la société de Jan et Alexander Mouscron, des marchands brugeois séjournant régulièrement à Florence et Rome, que Michel-Ange réussit à la vendre. Ouf !
Alexander Mouscron légua la statue à l’église Notre-Dame, patronne de Bruges, et fit spécialement ériger un autel pour l’accueillir. Elle est toujours là, malgré un passé mouvementé. Volée une première fois par des Révolutionnaires français, elle sera dérobée une seconde fois par des soldats allemands. Plutôt de bon goût, ces militaires…
Que voir à Bruges ?
Le mausolée de Charles le Téméraire…
Toujours dans la série Que voir à Bruges, au musée de l’Église Notre-Dame, ne manquez pas les mausolées de Charles le Téméraire et sa fille Marie de Bourgogne, morte tragiquement à l’âge de 25 ans.
Dernier duc de Bourgogne, Charles le Téméraire résidait, en-dehors de ses campagnes militaires, à Bruges, Bruxelles et Malines. Pas de chance, après son mariage avec Marguerite d’York, le troisième (!), il meurt lors de la bataille de Nancy, en 1477.
Sa dépouille est d’abord inhumée à la collégiale Saint-Georges de Nancy. Ce qui ne convient pas à sa veuve, Marguerite d’York, qui offre une petite fortune pour récupérer le corps et l’enterrer à la chartreuse de Champmol, près de Dijon, là où se trouvent les tombeaux des ducs de Bourgogne. Mais c’est compter sans le refus du duc René II de Lorraine, vainqueur de la bataille de Nancy.
Ce n’est que 73 ans plus tard, en 1550, que Charles Quint, demande la restitution des restes de son arrière-grand-père, Charles le Téméraire.
On ouvre alors les tombes et on découvre pêle-mêle des ossements en mauvais état et très difficilement identifiables. Au point d’ailleurs que certains pensent que les os transférés à Bruges ne sont pas ceux du Téméraire.
Quoi qu’il en soit, le mausolée sera réalisé 80 ans après sa mort, le visage sculpté du gisant étant inspiré par le célèbre portrait peint par Van der Veyden.
… et celui de Marie de Bourgogne
L’autre monument en airain et pierre noire est donc celui de Marie de Bourgogne, fille unique du Téméraire et plus riche héritière d’Europe ! Enfant chérie des Brugeois, sa ville de cœur, elle trouvera la mort à 25 ans, cinq ans seulement après son père. Elle décède des suites d’une chute de cheval, pendant une partie de chasse au faucon. Déjà mère de deux enfants (un troisième est décédé), on dit qu’elle était enceinte au moment de l’accident fatal.
Pleine de grâce avec son beau visage et ses longs doigts fins, Marie a souhaité que sa dépouille reste à Bruges.
L’oratoire du palais de Gruuthuse
Enfin, toujours au chapitre Que voir à Bruges, et plus précisément au musée de l’Église Notre-Dame, ne manquez pas l’oratoire de la fin du XVe siècle, qui relie le palais de Louis de Gruuthuse (lire ICI) à l’église, avec une vue sur le chœur gothique. Ce joyau médiéval, édifié vers 1472, était en quelque sorte une loge VIP pour assister aux offices, sans se mêler au petit peuple.
L’idéal, une fois que vous aurez vu l’oratoire côté Église Notre-Dame, c’est d’aller voir, de l’autre côté, la chapelle privée des Gruuthuse, dans le palais éponyme.
Musée Hôpital Saint-Jean en pratique
Mariastraat 38, 8000 Bruges
Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 17 h, sauf le lundi.
Tarif : adultes 15 €, jeunes 18/25 ans 13 €, jeunes 13/17 ans 7 €, – 13 ans gratuit.
Entrée gratuite avec la Musea Brugge Card.
Cette carte, valable pendant trois jours (72 heures) est en vente à la caisse de tous les musées et sites, au tarif de 33 € pour les + 25 ans, 25 € les 18/25 ans et 17 € pour les 13/17 ans. Elle donne accès gratuitement à tous les sites de Musea Brugge.
Plus d’info sur museabrugge.be et aussi closertomemling.be
À noter qu’à l’automne 2024, une nouvelle expérience immersive multimédia sur l’univers de Memling sera proposée dans le très beau grenier de l’Hôpital Saint-Jean.
Musée de l’Église Notre-Dame en pratique
Mariastraat, 8000 Brugge
Tarif : adultes 8 €, jeunes 18/25 ans 7 €, jeunes 13/17 ans 4 €, – 13 ans gratuit.
Entrée gratuite avec la Musea Brugge Card.
Cette carte, valable pendant trois jours (72 heures) est en vente à la caisse de tous les musées et sites au tarif de 33 € pour les + 25 ans, 25 € les 18/25 ans et 17 € pour les 13/17 ans. Elle donne accès gratuitement à tous les sites de Musea Brugge.
Ouvert en semaine de 9 h 30 à 17 h et le dimanche de 13 h à 17 h. Fermé le jour de l’Ascension.
Plus d’info sur museabrugge.be
J’ai été invitée par #visitflanders et #visitbruges. Merci à eux !
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