Je ne sais pas vous mais moi je suis très sensible à la beauté des églises fortifiées de Thiérache, à la fois lieux de culte et châteaux forts. Dressant leur silhouette massive au fil des routes de l’Aisne, il y en a une soixantaine au total, autant dire qu’il est impossible de les voir toutes en une journée. J’en ai donc choisi une demi-douzaine, guidée par mes lectures mais aussi par mon intuition… Par un dimanche de beau temps, j’ai arpenté la campagne, prenant le temps qu’il faut pour les observer, les photographier, les ressentir et, si possible, les visiter…
À Jeantes, plus de 400 m2 de peintures murales, réalisées en 1962 par le peintre hollandais Charles Eyck, font de Saint-Martin l’une des églises fortifiées un peu à part.
1. À Gronard, Saint-Théodulphe en pleine campagne
De ces six églises fortifiées, elle a été ma première découverte de la journée. À l’heure où le soleil n’est pas encore au zénith et où je suis prête à m’émerveiller de tout…
Dès qu’elle est apparue, j’ai eu un petit coup de cœur pour l’église Saint-Théodulphe de Gronard.
À part ce drôle de nom, j’aime surtout sa situation dans le magnifique bocage de Thiérache, que les photos qui suivent montrent bien.
Mais de près, l’église du XVIe n’est pas mal non plus avec son donjon flanqué de deux tours décorées de briques vitrifiées. C’est massif et pourtant c’est beau… au moins de l’extérieur puisque l’intérieur était inaccessible ce jour-là.
Et si vous comptez pique-niquer en route, sachez qu’une table et un banc, à proximité de l’église, vous offrent une vue panoramique, à la fois sur le monument et sur la belle campagne.
2. À Prisces, le plus haut donjon des églises fortifiées
Deuxième étape de la journée, Prisces et son église Saint-Médard, dont le donjon de 25 mètres est le plus haut de Thiérache. Carrément ! Si vous y ajoutez deux tours circulaires, bizarrement implantées, l’ensemble a de petits airs de fort imprenable…
Grâce à des ouvertures savamment disposées dans ces tours, les quatre côtés du donjon étaient bien protégés. D’autant qu’une centaine de combattants pouvaient tenir dans les trois salles superposées, prêts à faire passer un mauvais quart d’heure aux assaillants…
Comme sa voisine de Gronard, Saint-Médard fait partie des églises fortifiées posées dans le somptueux écrin du bocage thiérachien.
3. À Burelles, Saint-Martin et sa salle-refuge
Certains disent que l’église de Burelles est la plus jolie des églises fortifiées de Thiérache. Même si elle a pas mal d’atouts, ce n’est cependant pas ma préférée.
Le hasard (mais existe-t-il seulement ?) a voulu que j’y rencontre Jean-Michel Vignez, responsable de l’Association Saint-Martin de Burelles, qui m’a gentiment proposé de me faire visiter les lieux. Chouette !
Retenez que l’église a un système défensif complet assez exceptionnel, dont une cinquantaine de meurtrières pour tirer sur l’assaillant… d’où qu’il arrive.
L’intérieur, en forme de croix latine inversée, abrite notamment un autel en marbre de Rance, le marbre rouge de Belgique.
Les fonts baptismaux datent du Moyen Âge, la base de l’église remontant au XIIe siècle.
Quant à la délicate Vierge à l’enfant en calcaire polychrome, elle date du XIVe, rien que cela !
À l’étage, la grande salle refuge permettait à la population de s’abriter en cas d’attaque. Admirez cette charpente de toute beauté, vieille d’environ cinq siècles !
Cette salle n’étant pas toujours ouverte au public, je vous invite à vérifier ce qu’il en est, en appelant le numéro ci-dessous.
Pour visiter l’église avec l’Association, 06 36 08 24 00 ou saintmartindeburelles@orange.fr
4. À Plomion, une vraie église-forteresse
Était-ce l’effet dimanche après-midi à la campagne ou plutôt cette kyrielle de maisons à vendre ? Difficile à dire mais comme j’ai trouvé Plomion triste ce jour-là ! Pourtant, la petite commune semble avoir des atouts architecturaux, parmi lesquels l’une des plus jolies églises fortifiées de Thiérache.
Avec son donjon carré, ses tours, ses échauguettes et ses nombreuses meurtrières, Notre-Dame de l’Assomption est une vraie église-forteresse, massive et pourtant harmonieuse.
Fortifiée au XVIe, la grande salle du donjon et les combles de la nef pouvaient contenir tous les habitants de l’époque. Qui pouvaient même se chauffer grâce à une cheminée ! Certains conflits duraient et autant ne pas mourir de froid !
5. À Jeantes, l’œuvre de Charles Eyck resplendit
Dans sa verte campagne, Jeantes était tout aussi désert que Plomion.
Mais derrière la porte de l’austère église Saint-Martin, une belle surprise m’attendait !
Plus de 400 m2 de peintures murales, réalisées en 1962 par le peintre hollandais Charles Eyck, font de Saint-Martin l’une des églises fortifiées un peu à part.
Au départ, ces délicates fresques devaient faire 2 m2 et orner le mur derrière les fonts baptismaux en pierre bleue de Tournai. Visiblement, l’artiste hollandais s’est lâché puisqu’il a finalement recouvert tous les murs de l’église !
C’est aussi lui qui a réalisé les vitraux, qui jettent une douce lumière sur les œuvres picturales.
En ce dimanche après-midi, il régnait une quiétude et une sérénité presque célestes en ces lieux, dont je me souviendrai longtemps.
6. Parfondeval, la plus jolie des églises fortifiées ?
Même si les différentes églises fortifiées de Thiérache ont leur petit charme, le joyau reste (pour moi en tout cas) celle de Parfondeval. Construite au début du XVIe, Saint-Médard est une vraie forteresse, avec son clocher-donjon flanqué de deux tours.
Vous trouverez pas mal de détails et surtout de photos, dans le post suivant
Se mettre au vert à Parfondeval, l’un des Plus Beaux Villages de France
Mais je souhaitais compléter avec ces deux images inédites, réalisées au drone.
Pour visiter le village, adressez-vous à l’association des Amis de Parfondeval, 03 23 97 64 53.
Pour plus d’info, tourisme-thierache.fr
2 Commentaire(s)
Trop bien !
J en suis partie mais ça me. Manque.
Eh oui, on n’oublie jamais ses premières amours…