Vous aimez nos terrils, classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui sont devenus de vrais poumons verts ? Vous cherchez une balade qui plaira à coup sûr aux enfants ? Et vous ne dites pas non à une bonne petite bière, accompagnée de produits 100 % locaux ? C’est la rando biquettes qu’il vous faut ! J’ai testé l’autre jour cette expérience unique, cette transhumance sur le terril des Argales, proposée par Cœur d’Ostrevent Tourisme et Les Chevrettes du Terril. Franchement, c’est super sympa !
Comme chaque jour, d’avril à octobre, les biquettes montent sur le terril des Argales après la traite du matin, conduites par le berger.
La montagne, les chemins escarpés, les vaches qui vous cassent les oreilles avec leurs grosses cloches, très peu pour moi ! Jamais, jusqu’ici, je ne m’étais rêvée en bergère, transhumant au milieu d’un troupeau… Pourtant, un récent reportage sur le territoire de la communauté de communes Cœur d’Ostrevent avait éveillé une vague envie. De passage à vélo à la chèvrerie de Rieulay, Marie, ma guide du jour, m’avait parlé de la rando biquettes. Une autre façon de grimper sur le terril des Argales…
L’idée a fait son chemin et me voici de retour à Rieulay, quelques semaines plus tard, sac au dos et baskets aux pieds. Le rendez-vous a été fixé à la chèvrerie, histoire de découvrir le lieu et la jolie boutique tenue par Paola, qui y vend fromages bio et savons au lait de chèvre.
Le terril des Argales, mais encore ?
Car oui, Pantoufle, Neige, Orage, Mylène Fermière 😂et leurs copines ne sont pas à la maison, en ce début d’après-midi. Comme chaque jour, d’avril à octobre, elles sont montées sur le terril des Argales, après la traite du matin. Elles passent la journée dans un enclos, jusqu’au moment où Julien le berger et son chien, Fax, viendront les rechercher. Avec ou sans groupe de randonneurs…
Bref, nous sommes donc partis sans chèvres mais avec Marie, guide, qui a conduit la petite troupe sur la douce pente du terril des Argales. Il faisait beau ce jour-là et la plage, située d’un côté du plan d’eau, était bondée.
Une première pause a permis d’en apprendre un peu plus sur ce terril des Argales, un terril plat, le plus vaste d’Europe, grand comme 235 terrains de foot !
Dans cette zone d’anciens marécages, l’eau est remontée à la surface, d’où ce plan d’eau coupé en deux par une série de rondins. D’un côté la base nautique et de l’autre une réserve ornithologique, avec poules d’eau, foulques, grèbes, mouettes et goélands.
Puis on a admiré l’espace naturel sensible formé par le terril des Argales, avec sa faune et sa flore si particulières. Des millepertuis et de petites violettes. Des lézards, des crickets et de gracieuses demoiselles. Et des batraciens, grenouilles et crapauds calamite.
Berger, un sacré métier !
Bon mais les enfants n’étaient pas venus pour un cours de sciences naturelles. Ce qu’ils voulaient, c’est voir les biquettes ! Une petite heure après le départ, ils ont été exaucés, entourés d’un coup par tout le troupeau de Julien.
Tiens, au fait, vous pensez que berger est le plus simple des métiers, celui qu’on réserve aux élèves n’aimant pas l’école ? Erreur, grave erreur ! Julien Graf est ingénieur écologue. Après avoir bossé dans un bureau d’études à Douai, il a eu envie de changer de métier et de vivre plus près de la nature. Avec sa femme Paola, d’origine colombienne (d’où son charmant petit accent), il a appris le métier d’éleveur-fromager pendant deux ans, en Haute-Savoie. Avant de se lancer dans une superbe reconversion, dans sa région d’origine.
Entre Orage et moi…
Pendant toute la balade, il a donné plein d’infos, expliquant notamment comment les biquettes effectuent un travail (entièrement bénévole !) de débroussaillage. Une manière d’empêcher que la forêt ne couvre nos terrils. Une façon aussi de conserver nos paysages emblématiques en l’état.
En parlant de biquettes, il ne faudrait cependant pas oublier Nosferatu, l’unique bouc du troupeau… si on excepte un autre jeune bouc, qui fera le job l’an prochain, si vous voyez ce que je veux dire.
Je ne me suis pas trop risquée à toucher Nosferatu. Pas envie de goûter à ses cornes… En revanche, je ne me suis pas privée de caresser les chevrettes, dont Orage avec qui j’ai eu un petit « crush ».
Comme des stars du Tour de France…
Il était alors temps de redescendre. Annonçant leur arrivée par le tintinnabullement de deux ou trois clochettes, les jolies biquettes se sont mises en route, bien rangées ou à l’inverse en mode indiscipliné.
Une vraie transhumance, en immersion dans le troupeau, voilà une expérience qu’on n’a pas l’occasion de vivre tous les jours…
Une demi-heure plus tard, retour au bercail, à la chèvrerie. Les biquettes étaient attendues comme des stars par des dizaines de spectateurs venus les admirer. Pas tout à fait une arrivée de Tour de France mais presque…
Du fromage de chèvre bio 100% local
D’ordinaire, les participants à la rando biquettes assistent à la traite. Mais en ces temps (post) covidiens, pas question d’entrer tous ensemble dans la chèvrerie. Ni d’ailleurs de s’y attabler pour déguster la planche apéritive réservée par le biais de l’office de tourisme. Juste un coup d’œil (et quelques photos) dans le bâtiment et zou, direction le jardin.
Là, bien à l’ombre, une bonne bière et son cortège apéritif ont été les bienvenus. Le fromage de ces dames, il n’y a pas d’heure pour en manger !
Rando biquettes en pratique
Balade 12 € adultes, 10 € 6/16 ans, gratuit – 6 ans. Option planche apéritive 10,90 € avec l’office de tourisme (au lieu de 13 €).
Toutes les dates sur www.coeur-ostrevent-tourisme.fr (dans Quoi faire ? Agenda)
Rendez-vous à la chèvrerie
Les chevrettes du terril
Rue de l’Espace Terril (au bout de la rue de la Maison du Terril)
59870 Rieulay
J’ai été invitée par Cœur d’Ostrevent Tourisme, merci à eux !
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2 Commentaire(s)
Bon moment avec le Comité de la Randonnée pedestre le 13 juin 2021, temps superbe….
les biquettes sympha.. et le repas très bon.
Merci pour ce retour Sylviane ! Belle journée à vous